Il s’agit sans doute de la dernière torpille de ce gouvernement avant l’entrée en campagne présidentielle, et si elle fait mouche « bonjour les dégâts »
Cette proposition de loi faisait l’unanimité contre elle jusqu’à ce que des propositions de modifications (à la marge) ne viennent fissurer (comme d’habitude) le front syndical.
La CFDT, l’UNSA et la CGC ne seront pas dans la rue jeudi 31 mars pour demander le retrait de cette loi scélérate. Comment se prétendre défenseurs des salariés en accompagnant et cautionnant des reculs sociaux d’une ampleur encore jamais vue depuis des décennies ?
Rappelons-nous tout de même, que le code du travail est une compilation de lois (émanant de l’ensemble des luttes sociales) destinées à protéger les travailleurs.
Rappelons aussi, qu’aucune étude n’a réussi à démontrer un lien quelconque entre le caractère protecteur de la législation et le niveau de chômage ! Ainsi le bourrage de crâne incessant, visant à laisser croire qu’une simplification du code du travail améliorerait considérablement la situation de l’emploi dans notre pays, est une pure escroquerie sur le dos des travailleurs (après celle du CICE et des 40 milliards gracieusement offert au patronat pour soit disant créer un million d’emplois).
Si la FSU s’engage de toutes ses forces dans ce combat, alors que cela ne semble pas à priori concerner la très grande majorité des personnels qu’elle défend, c’est bien parce que cet enjeu de société ne manquera pas d’impacter la fonction publique à très court terme.
Il suffit de se pencher sur les multiples déclarations des futurs présidentiables « de droite » (et peut être bientôt « de gauche »), pour comprendre qu’après les dégradations dans le privé, ce sera le tour du public avec très certainement une opinion publique qui ne nous soutiendra pas.
Pas facile de défendre et maintenir une fonction publique de carrière quand dans le privé vous serez en permanence sur un siège éjectable !
Pas facile de défendre une réduction du temps de travail voire maintenir statutairement nos horaires quand le contournement des trente cinq heures dans le privé sera la règle.
Des comparaisons mortifères entre la sécurité de l’emploi dans le public et l’insécurité sociale dans le privé ne tarderont pas à voir le jour.
Ce combat qui, s’il se soldait par un recul de même ampleur dans le public, que celui qui se prépare dans le privé, serait un vrai basculement sociétal, certainement pas au bénéfice de la population.
Voilà tout l’enjeu de ce 31 mars 2016.
Nous ne devons laisser aucun doute à ce gouvernement sur notre détermination à combattre le projet de loi El Khomri.
Aucune analyse au soir du 31 ne doit laisser entendre que nous sommes sur des mobilisations insuffisantes. Le comptage de la rue doit être au minimum en adéquation avec le nombre de signatures de la pétition en cours.
Dans le cas contraire rien ne serait perdu mais nous serions en très grande difficulté pour faire capoter ce projet de loi.
Le 31 mars c’est dans la rue que ça se passe et pas ailleurs !
J-Pierre DURTH
Les manifestations en Corrèze à l’appel de la CGT, de FO, de la FSU et de Solidaires, le jeudi 31 mars
Tulle : 10 h 00 Place Martial Brigouleix (place de la Cité administrative)
Brive : 14 h 30 Place Winston Churchill (place Thiers)
Rien à négocier, rien à amender, rien à réécrire : TOUT A RETIRER !
RETRAIT DU PROJET DE LOI TRAVAIL !