Déclaration de la FSU 19 à Brive
Le mercredi 29 janvier 2020
Le Président Macron a raison lorsqu’il dit, je cite, « aujourd’hui s’est installée dans notre société, l’idée que nous ne serions plus dans une démocratie, qu’une forme de dictature se serait installée » et il a raison lorsqu’il ajoute « une dictature c’est un régime où une personne ou un clan décide des lois. Une dictature c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais ». Mais Monsieur Macron, il est bien question de cela puisque, même si les personnes changent, c’est le monde de la Finance qui dicte ses lois. Pourquoi dès lors faire sembler de vous offusquer Monsieur le Président ? C’est bien contre une forme de dictature que nous nous battons aujourd’hui, une dictature financière dont vous vous êtes faits le complice !
Et cela n’est pas nouveau. Le programme du Conseil de la Résistance déjà visait à l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de notre économie. A cette époque, l’idée des nationalisations avait pour but d’éviter les monopoles et surtout de rendre au bien public les principales richesses du pays.
Oui, Macron a raison quand il dit « une démocratie c’est un système politique où l’on choisit des représentants qui auront à voter librement les lois qui régissent la société. Cela veut dire que la liberté du peuple et sa souveraineté sont reconnues. Dans une démocratie on a le devoir du respect à l’égard de ceux qui représentent et votent cette loi parce que précisément on a le pouvoir de les révoquer » Alors pourquoi le Président de la République ne met-il pas en application ces principes avec sa propre majorité ? Voyez le nombre de députés de cette majorité qui ne veulent plus siéger ou qui changent carrément de groupe. Oui, des députés quittent aujourd’hui la majorité car on leur demande trop d’être des bénis-oui-oui à la solde du gouvernement.
Mais le Président de la République oublie un pan entier de ce que doit être la Démocratie. En effet, la Démocratie ne peut fonctionner que si elle a des contre-pouvoirs. Et c’est le rôle légitime des syndicats d’assumer cette fonction !Mais cela, Macron ne veut pas l’entendre et surtout il ne veut rien en dire ! Pire, ils s’attaque à eux en niant leur représentativité auprès des salariés. Par exemple, dans la fonction publique, depuis le 1/01/2020, les commissions paritaires qui garantissaient l’équité de traitement pour les changements d’échelon et les mutations ne se réunissent plus. C’est donc bien le clientélisme et la loi du piston qui existent désormais en toute légalité !
Là aussi c’est la mise à mort de l’héritage du Conseil National de la Résistance ! Ce même CNR qui visait le rétablissement d’un syndicalisme indépendant et non pas un syndicalisme à la CFDT qui demeure à la botte du gouvernement.
Ce même CNR qui visait à un réajustement important des salaires.
Ce même CNR qui a mené une politique volontariste envers les retraites.
Vouloir maintenant d’une retraite à point c’est bien mettre en place un système individuel qui fera que les plus pauvres ne pourront accéder qu’à une retraite de misère en dessous du seuil de pauvreté.
Alors oui Monsieur Macron nous sommes inquiets pour notre Démocratie !
Oui Monsieur Macron nous ne voulons pas de votre politique !
Et oui Monsieur Macron nous ferons vivre la Démocratie à votre place en descendant dans la rue pour défendre les valeurs que vous piétinez !
Tous ensemble !