La situation que nous vivons met au grand jour l’incapacité de notre pays à régler une crise sanitaire qui, si nos gouvernements successifs n’avaient cessé de démolir les Services Publics (celui de la santé comme les autres), aurait pu « se gérer » plus sereinement avec des moyens (humains et matériels) à la hauteur.

Nous payons très cher aujourd’hui les suppressions continuelles de postes et de crédits.

Il ne fallait pas être grand visionnaire pour imaginer que tôt ou tard  nous serions confrontés à ce genre de problématique : depuis la  canicule de 2003 les urgentistes n’ont cessé de prévenir que nous étions dans l’incapacité de répondre à « un flot »  exceptionnel  de patients et cette dernière année l’ensemble des personnels hospitaliers  se sont mobilisés à de nombreuses reprises pour alerter sur le manque de moyens et la gestion calamiteuse de l’hôpital public.

Mais voilà tous ces malades qu’on aurait pu et dû  mieux accompagner, sacrifiés au nom d’une idéologie que nous, militants de la FSU, avons toujours contestée !

Non seulement nos politiciens n’ont rien anticipé mais en plus ils se révèlent incapables de prendre les décisions qui s’imposent.

La rhétorique guerrière (que j’exècre) ne suffira  pas à masquer les impréparations, les mauvaises décisions, les mauvais coups portés à l’ensemble des travailleurs (ordonnances), la volonté de privilégier l’économie plutôt que notre santé et cette fausse empathie insupportable.

Macron est un mauvais comédien doublé d’un très mauvais Président car gouverner c’est prévoir, et lui et toute « sa clique » n’ont rien prévu.

Sa clique, parlons-en : des valets au service de la finance et des lobbys, des corrompus pour la plupart  (le nombre de mises en examen parle de lui-même), d’insupportables imbéciles ( le pompon pour la porte-parole et ses fraises) et surtout des incapables qui donnent en permanence des leçons, sans avoir jamais mis les mains dans le cambouis !

Comment voulez vous prôner l’union sacrée, lorsque ces gens là ont été dans l’humiliation permanente depuis qu’ils sont aux commandes ?

S’il n’y avait que les petites phrases et l’idéologie que nous combattons ! Mais il y a eu aussi les coups, les défigurés, les mutilés et les morts…

Car s’il y a bien un marqueur de ce quinquennat, c’est bien la violence d’Etat.

Alors je veux bien mettre en sourdine pour quelques temps toutes nos différences mais après il faudra « tout mettre sur la table » !

Il ne doit pas y avoir de discussions avec ces gens là.

Comment discuter d’ailleurs avec des ministres, dont la feuille de route est principalement la destruction des services publics et qui n’ont jamais pris en compte les revendications des agents publics, qui soit dit en passant « font tourner le pays en ce moment » ?

Comment continuer à discuter d’éducation avec Blanquer et Ndiaye ?

Comment continuer à discuter du travail avec Pénicaut qui met en danger un si grand nombre de travailleurs pour satisfaire des intérêts économiques totalement hors de propos dans cette période d’épidémie ?

Des comptes devront être rendus par Hirsch, Salomon et leur ministre de tutelle pour la mise à genoux de notre système de santé !

Sans oublier les autres…

Nous sommes en guerre paraît-il (un petit stage de trois mois en Syrie redonnerait le sens des réalités et le respect du poids des mots à nos gouvernants !), mais est-il besoin de rappeler à ceux-là mêmes qui le disent comment s’achèvent les guerres ? Par un règlement de compte ! Il sera démocratique, mais il aura bien lieu ! Et c’est NOUS, le peuple, les travailleurs et leurs représentants, qui en fixerons les conditions !

Mes chers camarades, si le confinement est bon pour tous (?) contre le Covid-19, ce qui aux dires de certains n’est pas sûr, il ne doit pas l’être pour ce gouvernement !

Il est de notre responsabilité dans cette période de faire réfléchir les collègues et la population dans son ensemble, de poser les bonnes questions, et d’envisager comment nous nous positionnerons dans quelques semaines, syndicalement et politiquement.

Ce que le gouvernement a été incapable de faire, nous devons faire la démonstration que nous en avons la capacité et la volonté : ANTICIPER ET PREPARER  L’OFFENSIVE !

Anticiper pour ne pas être « les dindons de la farce » car j’entends bien déjà le discours futur, nous appelant à tous les sacrifices pour redresser un pays exsangue…

Macron l’a dit dès sa première intervention : « il y aura un AVANT et un APRES Covid-19 ».

Nous avons bien vu comment ils ont géré l’AVANT, nous devrons pour « tourner la page » imposer l’APRES !

Voilà mon sentiment et chaque jour qui passe ne fait que l’accentuer.

 

Jean-Pierre Durth, militant FSU, ancien secrétaire départemental de la SD FSU 19