Se battre encore et encore pour le statut de la fonction publique
C’est peu de dire que nous retraité(e)s avons été très attaché(e)s au statut de la fonction publique.
Aujourd’hui, alors que des menaces planent fortement sur son devenir, nous nous sentons concerné(e)s, non seulement en tant qu’anciens agents de la fonction publique solidaires des actifs, mais aussi en tant qu’usagers conscients de l’effet protecteur de ce statut pour tous les citoyens.
Et nous ne pouvons que nous associer aux propos de Gerard Aschieri , ancien secrétaire général de la FSU:
Les médias bruissent des propos de M Guerini, ministre de la fonction publique, affirmant qu’il fallait lever le tabou de l’emploi à vie dans la Fonction Publique. En y regardant de près on voit qu’il vise le licenciement pour inaptitude professionnelle qui existe déjà dans le statut ( preuve que l’emploi à vie n’est pas un tabou!) mais qui selon lui ne serait pas assez utilisé.
En fait il s’agit d’un coup de com ( évidemment sans concertation) qui vise à caresser la droite dans le sens du poil en reprenant l’antienne du fonctionnaire privilégié qui profite du statut pour mal ou ne pas travailler. Bien loin de la réalité qui est qu’aujourd’hui les services publics ne tiennent plus que par l’engagement de leurs agents -et non grâce à la politique de son gouvernement-et que l’expérience montre qu’en cas de crise ou de catastrophe heureusement les personnels des services publics sont là.
Alors des propos sans conséquence? Non car ils visent à promouvoir une politique qui mine progressivement le statut pour avoir des agents de plus en plus soumis à l’arbitraire de leur hiérarchie, plus précarisés, concurrents entre eux, taillables et corvéables à merci. C’est le but de la gestion non pas au « mérite » mais à la performance qui se développe.
C’est oublier que si statut il y a c’est parce que les fonctionnaires ne sont pas au service de leur chef ou de leur ministre mais ont en charge l’intérêt général et le fonctionnement des services publics dans le respect de leurs principes ( égalité de traitement, continuité, neutralité, laïcité…) et que leurs garanties et aussi leurs obligations sont liées à cette mission. C’est oublier aussi que la finalité des service publics n’est pas la même que celle des entreprises privées et que leur efficacité ne peut pas se mesurer de la même façon. C’est oublier enfin que l’action publique doit s’inscrire dans la durée et implique que les agents travaillent ensemble et qu’en conséquence les conditions de leur stabilité et de leur solidarité doivent être garanties.
Bref on se trompe si on considère que cette charge n’aura de conséquence que pour les fonctionnaires. Elle en aura pour tous ceux qui ont besoin de services publics