L’année scolaire s’achève sur des charbons ardents.

Les luttes sont fortes dans de nombreux secteurs.

Elles expriment la volonté de mettre fin à la désorganisation, quand ce n’est pas carrément la destruction, des services dans le public ou de sauver l’outil de travail dans le privé.

Elles expriment aussi un mal être grandissant au travail, qui trop souvent se conclue par l’irrémédiable.

Face à ces luttes, le gouvernement fait semblant d’entendre : de groupes de travail en commissions de réflexion, la stratégie du gain de temps continue de faire ses preuves mais pour combien de temps ?

La lassitude, le découragement, le dégoût, la rage, s’enkystent.

C’est dans ce contexte inquiétant et pesant que je vais « tirer ma révérence » après 41 annuités de travail !

Ce 99 ème courriel sera donc le dernier, dans l’exercice de ma fonction de Secrétaire Départemental de la FSU19.

L’écriture d’un édito n’est pas chose facile : il faut dire beaucoup en peu de lignes, donner à comprendre sans faire la leçon, alerter sans affoler, donner de l’espoir plutôt que de plomber le moral, faire germer la contestation et surtout, donner envie à chacun d’être ce grain de sable qui va perturber « la Machine à régression » !

Parmi la multitude d’idées que j’aurais envie de développer, j’en retiendrai une seule puisqu’il faut faire court !

C’est celle de l’engagement.

Une grande partie du pays a vibré à la lecture de l’essai de Stéphane Hessel (dont je salue la mémoire) : « indignez-vous ! », il y a presque dix ans maintenant.

L’indignation, étape nécessaire à l’enclenchement de toutes contestations, a certes gagné du terrain (on peut la décrypter dans de nombreux sondages d’opinion), pour autant elle ne peut suffire sans ce pas supplémentaire, essentiel et déterminant de la mobilisation, qui elle seule donne toutes les chances à la satisfaction des revendications.

Soutenir n’est pas s’activer !

Sympathiser n’est pas adhérer !

Imaginer qu’il puisse y avoir un retour à des politiques sociales ou un redéveloppement des services publics dans l’intérêt général, en luttant par délégation, est tout simplement impensable.

C’est l’engagement du plus grand nombre qui sera déterminant.

L’idée n’est pas nouvelle et se vérifie tout au long de notre histoire, notamment dans les périodes les plus sombres.

Ma dernière phrase sera donc un hommage à Celles et Ceux qui, par un engagement sans faille, ont fait tous les sacrifices pour nous offrir « des jours heureux », dans un monde de paix et de justice sociale : sacré héritage !

TOTAL RESPECT.