La crise sociale que traverse le pays ne date pas d’aujourd’hui. Elle trouve ses racines dans les politiques antisociales menées depuis une bonne dizaine d’années.
Ces politiques qui mettent à mal les conquêtes sociales, détruisent les solidarités et mettent en concurrence tous contre tous, sapent le vivre ensemble.
Le gouvernement en place se positionne en accélérateur des inégalités et cela, la grande majorité de la population ne le supporte plus.
Les revendications diverses et variées, qui s’expriment dans ce contexte, au-delà du désormais classique « Macron démission », s’éloignent progressivement des problématiques environnementales et climatiques pour se focaliser davantage sur les questions socio-économiques : salaires, imposition, pouvoir d’achat, précarité…
Les français veulent bien modifier leurs comportements pour préserver la planète mais ils ne sont pas idiots au point d’en supporter tous les efforts et toutes les conséquences car ils ont bien compris, que la classe aisée et les nantis de la république ne sont guère touchés par les mesures à prendre ou en vigueur.
Comme seules réponses à la colère, le président Macron déclare solennellement, qu’il a bien compris son bon peuple mais qu’il ne changera rien ( !), quant à son premier ministre, il en remet une couche en n’annonçant aucun « coup de pouce » pour le SMIC au premier janvier 2019.
Pas certain que ces décisions soient de nature à apaiser un pays qui s’enflamme !
Ce contexte oblige les partis politiques et les organisations syndicales au questionnement.
Pour des partis en décomposition/recomposition pas facile « de mettre sur la table » des alternatives et des propositions crédibles surtout quand ils étaient les porteurs de la même idéologie ; pour certains l’aubaine est trop belle d’attiser la crise sociale en espérant en retirer à court terme des subsides électoraux, pour d’autres leurs appréciations et propositions sont en phase avec ce qu’ils ont toujours défendu et leur soutien aux manifestants est somme toute logique.
Pour les syndicats les positions sont plus en attente, bien qu’une OS (CFDT) ait rapidement déclaré ne pas vouloir défiler aux côtés des « gilets jaunes et qu’une autre (CGT) organisera ses propres mobilisations le 1er décembre 2018.
La FSU est porteuse de revendications sociales justes et équitables pour l’ensemble de la population.
Sans remonter aux calendes grecques, il faut rappeler : le soutien inconditionnel de la FSU au maintien des droits au travail dans le privé, son soutien aux luttes des cheminots, les luttes qu’elle mène pour la défense des services publics sur l’ensemble du territoire, les statuts des personnels, l’emploi, les salaires, le climat et l’environnement avec les personnels du SNE/FSU, la lutte contre le racisme et les idées nauséabondes d’extrême droite.
Des réponses pour une plus grande justice sociale existent : une imposition fiscale équitable, le rétablissement de l’ISF, la fin de la FLAT taxe, la non suppression de l’EXIT taxe, le développement des transports publics sur tout le territoire, le maintien des petites lignes annoncées non rentables…
Au regard de nos combats et de nos mandats, nous partageons certaines des préoccupations et revendications qui s’expriment dans la rue aujourd’hui, pour autant il n’est pas concevable de soutenir inconditionnellement des actions, sans connaître précisément les idées et les revendications des décideurs ou des organisateurs.
Il n’est pas non plus concevable d’associer la fédération, à des manifestations où l’on retrouve des éléments incontrôlables, qui ne portent aucunement des valeurs humanistes ou des revendications d’intérêt général.
Enfin, il n’apparaît pas non plus très judicieux dans ces circonstances, d’ajouter de la division à la division en s’associant opportunément avec telle OS ou tel mouvement, alors qu’évidemment la population dans son ensemble rêve au rassemblement.
Alors travaillons au rassemblement !
Les problématiques qui sont devant nous, ne se règleront pas par une poussée de fièvre et par quelques coups de force, en se passant des corps intermédiaires. Les exigences avancées par la rue aujourd’hui, demandent à être argumentée, structurées et portées avec convictions devant les politiques en responsabilité.
La réaction primaire du rejet, du "tous pourris" montre ses limites.
En désertant les syndicats, les partis, les urnes ; les citoyens/ travailleurs se tirent une balle dans le pied !
A considérer que la grève ne sert à rien ou que la délégation valait mieux que son propre investissement, le terrain des luttes a manqué de consistance depuis trop longtemps maintenant.
Nous le payons au prix fort !
Mais comme rien n’est irréversible, parions sur l’intelligence et ne nous interdisons pas de penser, que le peuple apprenant de ses erreurs, saura se reprendre rapidement en main et faire les bons choix !
Le secrétariat départemental de la FSU19