Ce conseil départemental s’est ouvert dans une ambiance quelque peu tendue.
Mr le préfet a tenu à préciser en préambule qu’il souhaitait que l’instance tienne pleinement sont rôle. Avec le souhait d’une réelle réflexion sur le thème « quelle école rurale veut-on pour l’avenir ? »
M. Coste, Président du Conseil Départemental, a tenu à apporter des précisions sur le pourquoi de sa réaction vive dans la presse avançant en justification sa volonté de ne pas passer à côté de la discussion et la prise en compte de la parole des élus et insistant sur la compétence du conseil départemental en matière de solidarité sociale, d’accessibilité aux services publics. Il ne conteste pas la baisse démographique, la nécessité d’investir dans la REP+ mais insiste sur le refus qu’ « on fasse les poches des uns pour alimenter celles des autres ». Il a demandé la levée du maximum de mesures et se positionne pour un plan « Ecole Corrézienne Durable » qui irait de 2018 à 2022.
Le Préfet a précisé qu’il souhaitait mener la démocratie jusqu’au bout, le CDEN n’étant pas une chambre d’enregistrement des décisions du Comité Technique ; l’aménagement du territoire doit être une bijection des petites communes vers les grosses mais également des bourgs vers les petites écoles.
Le président de l’Association des Maires de la Corrèze a regretté que l’on ne parle que du passé et a souhaité aborder le présent et le futur.
Autant de bonnes intentions dans le verbe que nous ne pouvons qu’approuver ( !!) mais dont la réalisation concrète demandera une vigilance constante tant nous sommes persuadés que la pratique en sera malmenée. Cette joute oratoire aura pris pas loin de 2h de temps, alors même que les parties prenantes s’étaient rencontrées en aparté en amont et que les dissensions semblaient être dépassées, tant les déclarations des uns étaient appuyées par les autres.
Les travaux de la carte scolaire ont alors pu commencer : les décisions étant de la même façon de toute façon arrêtées.
Le DASEN s’est livré à quelques précisions :
La baisse d’effectifs dans le premier se monte à 1100 élèves sur les 3 dernières années et +400 rien que pour la rentrée à venir.
Les dédoublements des CP et CE1 coûteront 3,5 postes qui ne seraient pas pris sur la ruralité (argument dont nous doutons pour le moins !) Sa volonté de faire vivre un RPI concentré ou pas, et que parfois un accord suffit sans que cela soit formalisé dans un RPI.
Il n’a pas constitué de « matelas pour la rentrée » mais n’exclut pas que les choses bougent d’ici là.
Concrètement, malgré nos demandes formulées à nouveau sur un certain nombre d’écoles, le DASEN, sans en tenir compte, a présenté un projet amendé, avec comme nouveauté la notion de « fermetures conditionnelles » que le préfet a transformées en « maintien conditionnel ».
Quatre situations sont ainsi mises en attente pour prise de contact en juin et comptage prévu en septembre :
Monceaux sur Dordogne : le comptage est envisagé mais le DASEN préférerait un rapprochement avec la municipalité d’Argentat pour un aménagement de la scolarité.
Lubersac et St Julien le Vendômois concernées par 1 fermeture chacune. Les fermetures sont suspendues en attendant une éventuelle prise de contact entre les deux communes pour un aménagement de la scolarisation des enfants sur les communes concernées (ex : transfert des CM des 2 communes sur un site et les autres élèves sur un autre).
Combressol-Davignac-Maussac : La municipalité de Maussac ayant décidé de dénoncer le RPI pour sauver ses propres classes abandonnant « le bateau en pleine tempête » (alors même que le fondement des RPI est bien normalement la solidarité, la collaboration, la coopération ! ), la fermeture dans l’attente de la décision de la municipalité de Combressol est positionnée sur Davignac. Toutefois si la municipalité de Davignac justifie des inscriptions nécessaires le poste pourrait être maintenu à la rentrée.