En votant à l’unanimité contre la proposition de répartition des moyens dans le 1er degré (15 créations pour la Haute-Vienne, 0 pour la Creuse et la Corrèze), les organisations syndicales, ont demandé au Recteur de l’académie de revoir sa copie !
Soyons clairs, quelle que soit la répartition proposée, celle-ci ne pourra répondre aux besoins !
Pour cette année scolaire, la Creuse affiche déjà le triste bilan de 567 journées de classe perdues dans le primaire faute de professeur remplaçant. Le taux de non remplacement est en continuelle augmentation (de 9% en septembre à 20% en décembre).
En Corrèze le constat est tout aussi affligeant puisque sur les trois premiers mois de l’année, il y a eu à peu près autant d’enseignants non remplacés que durant toute l’année passée !
L’inconséquence de la faiblesse des créations de postes impacte sévèrement l’ensemble des collègues, qui voient leurs conditions de travail trop souvent dégradées et des élèves, qui se retrouvent fréquemment, dans des conditions d’apprentissage déplorables.
Le second degré n’est pas en reste sur la question du non remplacement et la situation ne risque pas de s’améliorer avec la prévision de n’affecter aucun poste en collège pour la prochaine rentrée !
Le solde comptable de la période 2007/2017 pour l’académie sera de moins 420 postes (-500 sous la mandature Sarkozy ; +80 pour le quinquennat Hollande). Le bilan est sans concession et tellement loin de nos espérances…
Les deux grandes réformes mises en œuvre récemment (rythmes scolaires dans le 1er degré et collège dans le second degré), sans avoir la validation de la grande majorité de la profession, ne sont pas les réponses qu’attendaient notre fédération et la profession, ce que nous avons d’ailleurs signifié à notre administration et à l’Etat, en guise de conclusion de notre déclaration liminaire, lors du dernier Conseil Départemental de l’Education Nationale (09/2016)
« …Le curseur aurait pu aller beaucoup plus loin pour l’éducation. D’autres choix ont été faits : sur les 37 milliards généreusement accordés au patronat, via le CICE, quelques milliards auraient été mieux utilisés et plus profitables à l’emploi public, à nos conditions de travail, aux conditions de vie de nos étudiants. »
Une réelle refondation de l’école ne peut se faire au rabais, d’autant que la société de demain se construit, pallier par pallier, au quotidien dans nos classes.
Aussi, tous candidats à la future élection présidentielle, qui nous expliqueraient, qu’on peut faire mieux avec moins en matière éducative, seraient immédiatement discrédités !
Préparer l’avenir, c’est avant tout, investir massivement dans l’éducation !