Le gouvernement s’apprête à prendre de nouvelles mesures qu’il justifie par l’amplification de la lutte contre le terrorisme : nouvelle prolongation de l’état d’urgence, inscription de ce dernier dans la constitution, réforme pénale, déchéance de la nationalité…
Le congrès de la FSU s’élève contre ce qui relève aujourd’hui clairement d’une dérive sécuritaire. Si la gravité de ces attentats impose et légitime des mesures pour protéger la population, ces dernières doivent être strictement encadrées par le Parlement et rester sous le contrôle d’une justice indépendante de l’État.
L’État d’Urgence doit être aujourd’hui levé. Son inscription dans la Constitution est un pas de plus dans la normalisation de mesures exceptionnelles qui dérogent à l’État de droit.
Le projet de réforme pénale contient des dispositions dangereuses pour les libertés (dessaisissement de l’autorité judiciaire au profit de l’arbitraire administratif, usage des armes à feu par les forces de l’ordre…).
Enfin, le projet de déchéance de la nationalité, quelles que soient les formes qu’il prendrait est une mesure inutile et discriminatoire, qui ouvrirait une brèche symbolique dans le pacte républicain : une nation, un droit du sol, et à la clé une citoyenneté à double vitesse.
La FSU s’oppose à ces mesures et appelle au rassemblement organisé devant l’Assemblée Nationale le 5 février, à l’initiative de la Ligue des droits de l’homme et d’une centaine d’organisations et associations.
Motion votée à l’unanimité du Congrès de la FSU le 3 février 2016