Nous venons, à peine de rentrer de vacances pourtant les échos qui remontent du terrain ne peuvent que nous alerter gravement sur l’état physique et psychique de bon nombre de nos collègues qu’ils ou elles soient enseignants, personnels non enseignants de l’éducation nationale ou encore fonctionnaires ou salarié-es des 3 fonctions publiques…Il ne se passe pas un jour sans que nous soyons sollicité-es par le signalement d’une situation qui malheureusement, souvent, devrait trouver des suites devant les tribunaux… La question que nous devons nous poser collectivement est bien celle de la responsabilité…

Qui est responsable quand de plus en plus de parents (on ne parle même plus ici des élèves) ne respectent plus l’école et ses personnels ? Qui est responsable quand de plus en plus d’incidents ou d’agressions ont lieu dans l’enceinte des services publics ? Qui est donc responsable que l’on bafoue ainsi la République et ses agents ? Qui est responsable lorsque les murs de nos villes sont couverts d’affiches avec comme slogans "L’école publique c’est Marine" ou "Les services publics c’est Marine" ? Comment en est-on arrivé là ? Bien sûr chacun, si cela l’intéresse encore, peut avoir sa ou ses réponses, mais pour nous la responsabilité du monde politique, relayé par le monde des médias, est énorme… Pour s’en assurer il suffit d’écouter ou de regarder la foultitude de chaines radiophoniques ou télévisuelles, où notamment des femmes et hommes politiques viennent dire n’importe quoi… ou des "experts" en tout genre peuvent venir déverser, sans vergogne et sans controverse, leur haine des services publics et de leurs agents, mêlant mensonges et propagande libérale… Responsabilité encore des politiques d’austérité qui plongent des couches de la population dans une misère financière et intellectuelle, les poussant dans les bras de l’extrême droite qui n’en attendait pas autant… Responsabilité du laxisme et de la défaillance collective des plus hautes sphères de l’État qui par démagogie, par négligence ou par intérêts politiques attisent les haines (problèmes des réfugiés), humilient ou fragilisent des catégories de personnels (réforme des collèges, clip sur le harcèlement à l’école, réforme territoriale avec ses transferts de personnels ou suppressions de postes ), heurtent et irritent des millions de françaises et de français et notamment les plus fragiles (couacs des "réformes fiscales" ou projet de massacre du code du travail)… C’est sur l’ensemble de ces questions que nos élu-es doivent, très rapidement, se pencher et apporter des réponses significatives avant qu’il ne soit trop tard… Non que près de 40 % de citoyennes et de citoyens aient l’intention de voter pour le FN ne doit pas être pris à la légère et ce n’est surtout pas un simple appel à un quelconque front républicain qui pourra en inverser le processus… Il n’est plus temps d’incanter il est plus que temps d’agir !!
Quand nous parlons d’humiliation des personnels, le champion des champions est sans aucun doute le Ministère de l’Éducation Nationale… Évidemment, ON nous reprochera notre partie pris à l’encontre de Madame la Ministre que nous avions plutôt bien accueillie, nous semble t-il… Mais nous sommes bien obligés de constater que le fossé se creuse entre elle et les personnels… Est elle mal entourée ? Est t-elle trop à l’écoute des syndicats dits réformateurs mais surtout ultra minoritaires et d’une association de parents lâchée par sa base et ne représentant plus grand monde ? Sans doute mais là encore il est temps de faire un virement de bord complet, d’arrêter de se complaire et de s’enfermer dans ses dogmes et certitudes et de reprendre la route des négociations avec les représentants majoritaires des différents corps du Ministère. Il n’ y a aucun mal à avouer que l’on s’est trompée, que l’on fait fausse route et de détricoter ce qui a été mal fait !!
Concernant la réforme territoriale, à moins de deux mois de sa mise en application, force est de constater que les chefs de service continuent de travailler dans l’opacité la plus totale. Depuis que les représentants de la FSU, de la CGT, de Solidaires et de FO ont quitté, le mercredi 7 octobre, la salle de réunion où le préfet Dartou, préfet préfigurateur de la nouvelle grande région nous réunissait pour la 4 ème fois sans Rien annoncer en terme de suppressions de postes, de transferts de services, de transferts de personnels ou de transferts fonctionnels, nous n’avons plus été sollicités pour quoi que ce soit… Monsieur le Préfet se défend en arguant que le dialogue social est bien présent !!! Dialogue avec qui Monsieur le Préfet ? Lorsque l’on parle tout seul cela porte le nom de monologue…
Une nouvelle actualité qui nous intéresse au plus haut point est apparue cette semaine : l’injonction faite au gouvernement français par la commission de Bruxelles d’ouvrir la concession des barrages à la concurrence… La Corrèze est un, pour ne pas dire, le département français où ERDF exploite et entretient le plus grand nombre de barrages… Si l’on y prend garde et que l’on ne se penche un peu plus sur le sujet, nous risquons de nous retrouver dans quelques années face à une véritable bombe qui, si elle venait à éclater, aurait des conséquences dramatiques… Car dangers il y a et ils sont nombreux… Que ce soit en terme d’emplois (entre 200 et 300 menacés), que ce soit en terme d’écologie (gestion de l’eau, de l’électricité, gestion des réserves d’eau et de leur utilisation en surface (pêche, tourisme, sport)) et que ce soit en terme d’entretien par des sociétés privées qui pourraient facilement préférer privilégier les profits aux charges…) Pour rappel la rupture en série des barrages de la Dordogne entrainerait une gigantesque catastrophe qui éliminerait toute vie sur plusieurs centaines de kilomètres avec à l’arrivée 2 mètres d’eau dans Bordeaux…
Les organisations syndicales FSU, CGT et Solidaires vous appellent à poursuivre la votation des salarié-es du Public (point 3).

Pour terminer mais nous y reviendrons, le niveau de vie des retraité-es (même quand il n’est pas impacté par les bourdes fiscales gouvernementales) ne cesse de se dégrader… 8 organisations de retraité-es appellent à une action le 24 novembre… A suivre.