Quels que soient les secteurs, les promesses de campagne du candidat Macron, prennent forme dans les arbitrages du budget de l’état 2018.
Ainsi, sans surprise, avec la suppression de 2600 postes dans le secondaire l’année prochaine (alors que nous attendons 20 000 élèves de plus dans les collèges et les lycées en 2018), la réduction de l’emploi public se concrétise.
Au-delà des conséquences sur le terrain, puisque fatalement ces choix politiques assumés et planifiés, continueront de dégrader les conditions d’exercice, il faut s’attendre à un détournement des étudiants des carrières de l’enseignement, qui n’attiraient déjà pas grand monde !
Pour pallier à la pénurie d’enseignants titulaires, il n’y aura pas d’autres voies (sauf à voir augmenter le temps de service), que d’avoir recours à des personnels vacataires et contractuels.
Ainsi, plutôt que de s’engager dans une spirale de réduction de la précarité, c’est tout le contraire qui va se mettre en œuvre.
De plus, le Ministre Blanquer n’est pas à une incohérence près !
Il justifie la réduction des postes aux concours afin d’améliorer la qualité des recrutements (!), en n’hésitant pas à laisser entendre que celle des personnels titulaires récemment recrutés, ne serait peut-être pas à la hauteur !
Soit ! Mais alors pourquoi le Ministère de l’EN, emploie à tour de bras des personnels non titulaires ?
Seraient-ils « meilleurs » que les reçus aux concours ?
Le Ministre Blanquer réussira peut être à tromper une bonne partie de l’opinion publique, en faisant la promotion de sa politique, qu’il présente comme novatrice ; mais pour ceux qui y regardent de plus près et qui ont des exigences de qualité (ô combien normales !), pas sûr que le système leur convienne bien longtemps : « le chant continu » des sirènes du privé, ronronne à leurs oreilles !..
Les marchands d’école, prospèrent sur les insuffisances de l’école publique.
Derrière toutes ces réformes, c’est une autre vision de la société qui se dessine : à savoir si c’est de cela, dont nous rêvons ?
Jean-Pierre Durth