Chaque week-end depuis le 17 novembre 2019, le pays convulse au rythme d’une agitation sociale, dont on ne voit pas venir la fin ; preuve s’il en est, de l’incapacité gouvernementale à stopper une contestation, par des réponses politiques courageuses répondant au mal vivre de millions de français.

A trop jouer avec le feu, en laissant vandaliser Paris et des grandes villes par des professionnels de la casse pour discréditer un mouvement social, le gouvernement a tremblé au point d’être obligé de faire quelques maigres concessions.

C’était déjà beaucoup trop lorsqu’on veut se donner une image d’inflexibilité, d’où une reprise en main d’une grande sévérité, jusqu’à l’insupportable.

Beaucoup moins médiatisés, d’autres combats tout aussi importants se mènent et commencent à dépasser le cadre de la confidentialité : les fonctionnaires et parmi eux les enseignants donnent de la voix !

Comment pourrait- il en être autrement avec la purge libérale qui nous est promise, si devaient s’appliquer la future loi « Pour une école de la confiance » et la réforme de la Fonction Publique.

Sur ces questions, la stratégie du gouvernement est la même que sur les autres dossiers : surtout ne rien céder et utiliser toutes les ressources disponibles pour décrédibiliser voire mater la contestation.

Drôle de conception de la démocratie, que celle d’un gouvernement qui refuse de dialoguer, use de menaces et manie trop facilement le bâton !

Il y a dans ce pays depuis plusieurs mois des signes et des faits, qui ne trompent pas et qui alertent en dehors même de nos frontières : l’autoritarisme, voire une violence d’état se banalise avec pour conséquences un effritement inquiétant de nos libertés.

Bien qu’il s’en défende « la main sur le cœur », Jean Michel Blanquer se met au diapason du gouvernement et travaille à la mise au pas des enseignants.

L’inscription dans sa loi de son « fameux » article premier, ainsi que le formatage des futurs enseignants pour en faire de simples exécutants, ne laissent aucun doute sur ses intentions inavouées, de porter un coup fatal à un des derniers bastions de la contestation dans notre pays.

Dans ces conditions, la posture de la confiance du ministre a fait long feu !

Il y a un gouffre entre un système éducatif déjà rabougri, appauvri, en permanence mis sous pression, tel que nous le connaissons et celui qui se prépare.
Terminés les objectifs ambitieux de la réussite pour tous ; place à l’école de la concurrence et du tri social.

Le temps nous est compté mais il y a encore un espace pour que leurs rêves ne deviennent pas réalité, à condition d’y mettre toutes nos forces et vite.

Réveillons-nous avant qu’il ne soit trop tard !