Sommaire :
1 Réactions suite aux propositions du ministre sur la revalorisation des enseignants
2 Projet de budget : comment aggraver la précarité et les inégalités
3 Plans jeunes : insuffisants et contestables
Ci dessous, 3 bonnes raisons (Budget, salaires, précarité) de participer à la manifestation du 7 octobre pour un travail décent, à l’appel des organisations syndicales de l’interpro (sauf FO)
En Corrèze, réunion de l’interpro ce soir, mais il est quasiment acquis que la manifestation départementale partira de la place de la Cité administrative à 15 heures…
1 Réactions suite aux propositions du ministre sur la revalorisation des enseignants : provocations !!!
Le Ministre de l’Education nationale vient de proposer aux organisations syndicales d’engager un dialogue sur la gestion des ressources humaines et les rémunérations des enseignants et des personnels de l’éducation. Les propositions avancées pour servir de base à cette discussion -et qui s’inscrivent dans une inacceptable politique de suppressions d’emploi – sont particulièrement limitées au regard des besoins et des attentes, voire contradictoires avec ces attentes et les réalités des besoins liés à l’exercice des métiers.
Ainsi l’augmentation proposée de 100 euros au moins pour les débuts de carrière ne compense même pas l’allongement de la durée de la formation et le retard d’un an du recrutement ; rien n’est prévu pour la masse des enseignants en exercice si ce n’est des mesures relevant du « travailler plus pour gagner plus » et un débouché en fin de carrière dont ni le contour ni les critères ne sont définis.. Quant aux mesures concernant la formation continue, la mobilité ou l’accompagnement personnalisé, elles risquent d’autant plus de se révéler des leurres que la politique de suppression d’emplois est contradictoire avec une vraie réponse aux besoins en ce domaine.
Les autres personnels ne font l’objet d’aucune mesure nouvelle . Rien notamment sur les infirmier-e-s et les assistant-e-s sociaux. Rien sur la précarité !
Si le ministre reconnaît bien la dévalorisation des personnels de l’Education, ses propositions ne sont pas à la mesure du problème.
En réalité elles sont marquées par une politique générale de la Fonction publique qui à la fois réduit l’emploi public, tire vers le vas l’ensemble des rémunérations et promeut l’individualisation fondée sur un pseudo mérite .
La FSU participera aux discussions mais entend bien agir pour repousser les limites et obtenir un ensemble de mesures qui répondent enfin aux attentes et aux besoins de tous.
2 Projet de budget : comment aggraver la précarité et les inégalités :
Le projet de Budget présenté au conseil des ministres est marqué par la persistance de choix qui accroissent les inégalités, dépouillent les services publics de leurs moyens de faire face aux besoins et tournent le dos aux besoins réels.
Le bouclier fiscal et les dispositions de la loi TEPA sont maintenus et les réductions de charge des entreprises sans contrepartie accentuées. Les décisions nouvell es en matière de fiscalité ne font que réduire la progressivité de l’impôt direct et renforcer les injustices tout en imposant de nouveaux sacrifices aux moins favorisés et en accroissant les déficits.
Or ces choix servent de prétexte à poursuivre et amplifier la politique de destruction d’emplois dans les services publics avec pour conséquence une dégradation des services rendus aux usagers, une difficulté accrue à combattre les inégalités et pour les personnels la dégradation des conditions de travail et de formation et l’accroissement de la précarité . Cela risque d’induire des transferts supplémentaires de missions et de charges vers les collectivités territoriales.
Au lendemain d’annonces prétendant instaurer une politique en faveur de la jeunesse, ce sont des dizaines de milliers d’emplois pouvant offrir des débouchés immédiats aux jeunes qui sont ainsi supprimés.
Ce projet de budget, marqué par des choix idéologiques a priori, fragilise encore plus les services publics, les solidarités et le pouvoir d’achat pourtant indispensables pour faire face à la crise : non seulement il ne répond pas à la gravité de celle-ci mais il va aggraver la précarité et les inégalités et sacrifier l’avenir.
3 Plans jeunes : insuffisants et contestables :
La FSU considère que les annonces du Président de la République à Avignon concernant à les 16-25 ans sont faibles, voire inadaptées ou franchement contestables. Elles sont loin d’un véritable politique en faveur de tous les jeunes..
Dans un contexte de montée du chômage et de la précarité qui frappent encore plus durement les jeunes, le Président n’annonce aucune mesure susceptible d’inverser cette tendance.
L’extension du RSA aux 18-25 ans, outre les limites de ce type de dispositif déjà connues pour les adultes ( trappe à pauvreté avec le risque de maintien dans l’emploi précaire ou la situation de « travailleur pauvre »), se fait dans des conditions extrêmement restrictives qui ne pourront concerner qu’une petite minorité de jeunes.. Dans le même temps ces annonces ignorent la revendication d’une renégociation de la convention UNEDIC pour ouvrir des droits à indemnisation dès le deuxième ou troisième mois d’activité salariale, ce qui correspondrait bien mieux à la situation des jeunes.
Alors que l’objectif d’une véritable autonomie des jeunes passe par l’autonomie financière, les propositions faites font quasiment l’impasse sur la demande d’une allocation d’autonomie. Seule l’annonce de la création d’un dixième mois de bourse pour les étudiants pourrait constituer une avancée (si elle est effectivement mise en place l’année prochaine) mais limitée au regard des difficultés qui compromettent la poursuite d’études pour un nombre croissant de jeunes
Quant au service civique, envisagé comme une alternative à l’emploi ou comme un gage de bonne volonté citoyenne « récompensée » à terme par une reconnaissance (dont la forme n’est à ce jour pas déterminée), il est à craindre qu’il ne devienne le choix de ceux qui n’en n’auront pas d’autres tout en entrant en concurrence avec l’emploi d’animateurs qualifiés..
L’annonce d’un « droit » à la formation ou à l’emploi ouvert jusqu’à 18 ans ne se traduit pas , dans une période de suppressions massives d’emplois dans le service public d’éducation, par de meilleures conditions de scolarité pour tous mais par un délestage des jeunes en difficulté vers l’apprentissage dont les « mérites » font l’objet d’un postulat non démontré.
Le rôle et la mission du service public d’orientation scolaire, déjà bien asphyxié, sont menacés.
En fait ces annonces sur la formation et l’orientation s’articulant avec les dispositions de la loi sur la formation professionnelle dessinent un politique dangereuse où sous couvert de lutte contre le décrochage scolaire, l’éducation nationale serait dessaisie de sa mission en direction de ces publics en difficultés, où l’on renoncerait à l’objectif d’assurer à tous les jeunes une qualification reconnue en luttant contre ce décrochage scolaire au sein du système éducatif : en instrumentalisant l’orientation pour favoriser soit des évictions précoces soit une gestion des flux à courte vue, une telle politique mènerait à l’impasse les jeunes les plus en difficulté.