Manifestation du 14 janvier 2020
Malgré les stratagèmes imbéciles du gouvernement, l’opinion publique est toujours favorable au mouvement, consciente qu’avec la question des retraites se joue un projet de société, l’individualisme contre la solidarité. La seule réponse du gouvernement a été d’orchestrer la mise en scène d’un pseudo compromis. Ne soyons pas dupes ! L’âge d’équilibre est un dispositif central de la réforme et le retrait de l’âge pivot n’est que provisoire : il est subordonné aux conclusions de la conférence sur le financement des retraites que le gouvernement enferme dans un carcan en refusant de toucher aux exonérations de cotisations. Dans de telles conditions, un accord entre partenaires sociaux est quasi-impossible. Le 1er Ministre le sait et il utilise ce moyen de faire revenir l’âge pivot au printemps ! Le reste du projet de réforme, totalement inacceptable, n’évolue pas : la retraite par points, c’est toujours de la retraite en moins !
C’est bien un marché de dupes que nous propose le 1er ministre : en même temps qu’il fait mine de retirer l’âge pivot du projet, il réaffirme à la fois la nécessité d’un équilibre financier et le refus « d’augmenter le coût du travail », c’est-à-dire le refus de jouer sur les taux et les assiettes de cotisations. Cela signifie en creux que seules de nouvelles dégradations seraient possibles, les partenaires sociaux étant chargés d’en discuter les modalités : on ne pourrait jouer que sur les âges, les durées, ou sur la diminution du montant des pensions.
C’est un autre marché de dupes que propose le ministre du MEN aux camarades enseignants. Les 10 milliards évoqués pour leur revalorisation ne sont plus que 500 millions, promesse est faite de reconduire l’enveloppe sans garantie sur son montant, aucun engagement n’est pris sur la nature de la revalorisation (prime, salaire, indice…), aucun engagement non plus sur la date de cette revalorisation. En revanche, le ministre se fait déjà une idée très précise de l’accroissement des missions que devront accepter les enseignants. Quel beau marché que celui-là : accepter de travailler plus tout de suite en échange d’une contrepartie indéfinie et remise à plus tard !
Si nous persistons dans la lutte, c’est que nous refusons les deux principes fondamentaux du système de la retraite à points :
Nous refusons le principe de l’épargne-retraite qui rompt avec le principe de solidarité ! Ce que nous voulons, c’est que chacun cotise, à taux fixe et sans plafond, pour satisfaire les besoins de la génération qui le précède et que chacun, en retour, reçoive une retraite selon un taux de liquidation garanti par le système.
Car nous refusons que le taux de liquidation, fixé aujourd’hui par chaque régime, dépende du bon vouloir d’un gouvernement à qui il pourra servir de variable d’ajustement pour maintenir un équilibre budgétaire. La loi Pacte montre assez clairement qui murmure à l’oreille de nos dirigeants !
A l’argument démographique avancé par le gouvernement, nous opposons la hausse de la productivité, bien supérieure à la hausse démographique. La 1ère compense très largement la 2nde !
A l’argument budgétaire, nous opposons la réalité suivante : il n’y a pas de crise de notre système de retraite, mais il y a bien une crise de l’emploi, que le gouvernement se montre incapable de résoudre. La réduction du chômage et la hausse des salaires élèveraient mécaniquement le niveau des recettes. De plus, il est temps de faire participer aux systèmes de solidarité tous les revenus, ceux du travail et ceux du capital. Enfin, le partage de la valeur ajoutée, qui a progressé en même temps que la productivité, doit être repensé en augmentant la part qui en revient au travail.
Les ressources de notre pays, contrairement aux compétences de nos dirigeants, ne manquent pas ! Ce n’est pas à nous de payer pour leur impéritie !
Continuons, maintenons et intensifions nos efforts ! Car nous sommes tenaces, car nous avons raison et car nous allons gagner !