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En d’autres temps, en d’autres circonstances, des partis politiques, des syndicats et des mouvements se sont rassemblés pour construire un programme de gouvernement afin de redresser un pays exsangue : « le nôtre », mortifié par cinq années de guerre.

Le Conseil National de la Résistance dans sa très grande clairvoyance a ainsi créé les fondations du vivre ensemble : chaque citoyen conforté dans ses droits et devoirs participant au redressement collectif de la Nation.

L’énumération de toutes les décisions et de toutes les avancées économiques et sociales prises et mises en œuvre par le CNR serait trop longue. Retenons quand même, le droit au travail et au repos, la sécurité de l’emploi, la règlementation du travail, un plan complet de sécurité sociale, le droit à une retraite descente, la reconstitution d’un syndicalisme indépendant, etc…

Retenons aussi et c’est le plus important, que le programme du CNR était porteur de valeurs à caractère universel : la liberté, la démocratie, la justice sociale, la solidarité, la tolérance, la paix.

Ce sont sur ces valeurs, en totale adéquation avec la devise de la République et le sang de tous ceux qui ont perdu la vie pour un idéal commun, pour des jours meilleurs, « des jours heureux » ; que le pays s’est reconstruit.

Hélas malgré des résistances très fortes et des luttes mémorables, l’idéal commun s’est effrité.
Des politiques économiques régressives voire anti sociales assumées, ainsi que des forces financières dans l’ombre, tentent sans répit de mettre à terre un modèle que nous nous étions fixés il y a quelques décennies.

Notre Président et son gouvernement n’en portent pas à eux seuls la responsabilité, le massacre a commencé bien avant eux mais force est de constater, que dans le registre de la désintégration du système : ils visent le prix d’excellence !

Nous sommes donc avec le Président Macron dans « cet épisode dramatique » du passage forcé d’un monde solidaire à un monde concurrentiel, le monde de « l’argent roi » qui ne se partage pas ou si peu bien sûr, un monde où sans surprise tout ce qui fait lien entre nous doit être massacré : le code du travail, les services publics, la sécurité sociale, les retraites…

Cela ne se fait pas sans résistances, alors la meilleure des armes pour avancer consiste à diviser, opposer entre eux les citoyens, les groupes sociaux : fonctionnaires/salariés ; jeunes/vieux ; français/migrants ; travailleurs/chômeurs ; paysans/cheminots et dernièrement il fallait l’oser : opposer le sacrifice et « les valeurs » du colonel Beltrame à ceux qui pensent que le summum de la lutte ce sont les 50 euros d’APL !

Cela ne se fait pas sans souffrances non plus : la misère et la précarité gagnent du terrain, le mal être au travail est énorme : en témoignent les suicides qui se succèdent dans les services, la maltraitance généralisée qui se décline tout au long de la vie.

Nous voilà donc réunis aujourd’hui, associations, syndicats, partis politiques et ce qui nous rassemble est bien plus fort et important, que nos possibles divergences.

Notre vision de la société est aux antipodes de celle qu’on veut irrémédiablement nous imposer par le mensonge, la désinformation, les gaz lacrymogènes et les coups de matraque.

Nous sommes fiers de porter des idées progressistes, les mêmes dans un autre contexte, qui animaient nos glorieux résistants.

En portant ces valeurs, qu’on voudrait faire passer pour archaïques, non seulement nous honorons leur mémoire, leur engagement sans faille mais nous sommes persuadés de contribuer, à l’amélioration du bien-être de chacun et du vivre ensemble pour les générations à venir.

En ce sens nous fortifions la République.

C’est le combat émancipateur que mène avec vous la FSU et sur lequel nous ne sommes pas décidés à céder un pouce de terrain.