Lettre des retraité(e)s de la SFR-FSU décembre 2025
Laïcité, où es-tu, que fais-tu ?
Alors que l’on va fêter les 120 ans de la loi de séparation des églises et de l’Etat, la notion de laïcité fait toujours débat.
Ferdinand Buisson, premier théoricien de la laïcité, soulignait qu’elle résultait d’un « lent travail des siècles.
Rappelons-nous donc l’article 1 de notre constitution qui précise « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. »
Mais la notion de laïcité reste juridiquement fluctuante.
La laïcité, c’est avant tout la liberté de croire, de ne pas croire, de ne plus croire, de changer de religion et de pratiquer un culte
Les lois Ferry de 1881 et 1882 ont rendu l’instruction obligatoire et gratuite pour les enfants des deux sexes de 6 à 14 ans.La loi de Goblet du 30 octobre 1886, va plus loin puisqu’elle confie à un personnel exclusivement laique l’enseignement dans les écoles publiques (laïcisation complète du personnel enseignant). Les lois proposées par Jules Ferry annoncent déjà au sein du modèle éducatif la séparation du clergé et de l’Etat de 1905.
La loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État contient un titre entier consacré à la « police des cultes ». Les cultes, peu importe qu’ils soient organisés en association cultuelle « loi de 1905 » ou en association mixte ayant des activités cultuelles « loi de 1907 » ne doivent, ni par leur objet statutaire, ni par leurs activités effectives, porter atteinte à l’ordre public.
Depuis 2015, 100e anniversaire de la loi du 9 décembre 1905, une « journée de la laïcité » a lieu le 9 décembre dans les écoles de la République, afin de sensibiliser le plus grand nombre aux valeurs et au sens du principe de laïcité.
Chaque établissement doit être doté d’un référent laïcité
La laïcité n’est pas une opinion parmi d’autres mais la liberté d’en avoir une. Elle n’est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l’ordre public. » (source : laicite.gouv) »
La loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République, dite « loi Séparatisme », a renforcé les sanctions en cas de violation à la police des cultes.
Parmi les délits punis par la loi figurent le fait pour un ministre du culte (prêtre, imam, rabbin…) dans un lieu de culte d’outrager ou de diffamer une personne chargée d’un service public, ainsi que les provocations par un ministre du culte dans un lieu cultuel ou à proximité visant à contester ou remettre en cause les lois de la République au nom de principes religieux (jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende).
« La laïcité implique la séparation de l’Etat et des organisations religieuses. L’ordre politique est fondé sur la seule souveraineté du peuple des citoyens, et l’Etat —qui ne reconnaît et ne salarie aucun culte— ne régit pas le fonctionnement interne des organisations religieuses. De cette séparation se déduit la neutralité de l’Etat, des collectivités territoriales et des services publics, non de ses usagers. La République laïque impose ainsi l’égalité des citoyens face à l’administration et au service public, quelles que soient leurs convictions ou croyances.
Sur la base de ces éléments on peut s’interroger :
– sur la légitimité du financement des établissements d’enseignement privés et de leurs enseignants que ce soit par l’Etat ou par les collectivités locales.
La FSU a pris l’initiative de créer un « collectif pour l’école publique laïque » qui publiera en début d’année un document formulant des propositions pour limiter, dans un premier temps, cette participation financière
– sur le peu de soutien et de protection que l’Etat, employeur, apporte à ses enseignant-e-s face à des dérives sectaires et intégristes
– Alors que nombre d’entre nous allons passer les « fêtes de Noël » en famille, que l’on soit croyant ou pas, les décorations des villes et des bâtiments publics sont-elles à proscrire véritablement ou s’inscrivent-elles dans des traditions séculaires qui font parties de notre identité en tant qu’ETAT NATION ? ne créant aucun désordre public ne peuvent-elles être maintenues ?

CORRÈZE