La mobilisation importante des enseignants et des parents d’élèves depuis le mois de mars a permis un certain nombre de reculs sur le projet de loi présenté à l’assemblée Nationale et largement modifié par le Sénat : suppression des établissements publics locaux d’enseignement des savoirs fondamentaux (EPLESF), de l’autorité hiérarchique des directeurs d’école sur leur équipe, de la formation sur le temps libre, de l’annualisation des services…
Mais… si quelques éléments fondateurs de la culture scolaire de l’école primaire sont conservés, tous les dangers n’ont pas été écartés, loin de là ! La limitation de la liberté d’expression des enseignants, les cadeaux faits à l’école privée, la création d’établissements locaux d’enseignement international réservés aux classes sociales favorisées et actant une école à plusieurs vitesses, la porte ouverte aux remplacements assurés par des étudiants sans concours ni formation, la suppression de l’organisme indépendant d’évaluation des politiques éducatives (Cnesco)… demeurent.
Ces évolutions vont à l’encontre d’un service public d’éducation garant de la lutte contre les inégalités et acteur de la démocratisation de la réussite scolaire. Nous refusons d’avoir confiance dans l’argument de la "lutte contre la baisse inexorable du niveau scolaire" convoqué pour accroître la pression scolaire au détriment du bien-être dans les apprentissages. Nous refusons encore et toujours ces politiques qui assument la sélection et dessinent une école à plusieurs vitesses.