La France, pays des droits de l’homme, n’a jamais aussi mal porté son surnom depuis la deuxième guerre mondiale.

La seconde guerre mondiale montra les lâchetés gouvernementales  qui engendrèrent la Résistance. Le courage et l’abnégation de ces hommes et femmes (factieux sans doute !), qui défendirent le pays malgré les tortionnaires (nationaux socialistes allemands ou miliciens vichystes), permirent au pays de retrouver sa liberté. Et le  Conseil National de la Résistance (à ne pas confondre avec un sigle récent fallacieux) obtint  en 1946 des conquis sociaux  « révolutionnaires » (le rétablissement du suffrage universel, les nationalisations, la sécurité sociale et la retraite des vieux, la liberté de la presse, les comités d’entreprise…) que les capitalistes libéraux eurent du mal à encaisser et qu’ils ne cessent de détricoter depuis.

Après le gouvernement provisoire de 1945, vint la 4ème république en 1946. Les majorités ne s’y dessinaient pas et la France était ingouvernable.

Afin de sortir de ce marasme politique, la Vème constitution fut rédigée en 1958 sous la férule du Général de GAULLE.  Taillée sur mesure, elle donnait au Président de la République  de nouveaux pouvoirs et instituait un régime bâtard, mi présidentiel mi parlementaire.

Le Général,  qui avait le sens de la France et de la démocratie,  agissait pour son pays et non pour des intérêts  financiers personnels ou pour ceux de maffias amies. Contesté en 1968 notamment par les étudiants et les travailleurs dont les salaires étaient bloqués, il organisa un referendum sur son projet de loi. Le projet désapprouvé à 52,4% par 80 % de votants, De gaulle démissionna dès le lendemain.

Il respectait l’esprit de la constitution. Malheureusement aujourd’hui  ce n’est pas le cas de ceux qui nous gouvernent.

En 2005, les français ont voté  massivement (69,33 %) et majoritairement (54,67%) contre lors du dernier référendum sur le traité instituant une constitution pour l’Europe, (au grand étonnement des partisans du « oui » qui avaient bénéficié de 71 % des temps de parole sur les médias télévisés !), en 2007 le gouvernement s’assoit sur le vote du peuple et  ratifie le traité de Lisbonne qui reprend les mêmes éléments délétères.

Il ne faut pas s’étonner qu’il en résulte  depuis une forte défiance et  un désamour des français pour les élections.

La droite fait le jeu de l’extrême droite et ensuite le chantage au vote. Les français n’élisent plus leur candidat mais celui qui évitera l’élection d’une candidate d’extrême droite. Il n’y a plus de vote d’adhésion. Le peuple n’élit plus son président, il élimine l’autre candidate.

Quand des gouvernements sont aux ordres des marchés et leurs  maffias ultra-libérales, qu’ils laissent tomber les services publics qui ont soutenu le pays pendant des décennies (école, hôpital…), que les lobbies ont plus de pouvoir que les votes des citoyens, que les industries stratégiques et les infrastructures de communication sont vendues au privé voire à l’étranger (et qu’ils traitent les personnels licenciés de paresseux qui ne veulent pas travailler et préfèrent le RSA !), que la presse et les  autres médias  sont concentrés dans les mains de quelques magnats peut-on encore parler de démocratie ?

Quand il est procédé à des arrestations « préventives » non fondées de responsables syndicaux, quand les membres du gouvernement font établir des barrages de protection avant leur visite de terrain, voire font interdire l’usage de casseroles, sifflets ou banderoles, peut-on encore parler de démocratie ?

Quand la police n’est plus composée de gardiens de la paix au service du public, mais de forces de l’ordre, aux ordres d’un gouvernement contesté, minoritaire qui légifère par abus de 49-3 ou de 47-1, ne reçoit pas les corps intermédiaires, méprise et insulte le peuple (ceux qui ne sont rien, il suffit de traverser la rue pour trouver du travail, les casseroles c’est pour la cuisine,…) que pouvons-nous espérer ? Rien ! Rien de bon pour les citoyens, du moins ceux qui ne sont pas en haut de l’échelle.

Quand la contestation sociale dure et s’amplifie et que le gouvernement fait la sourde oreille ou ne répond que par la répression violente, quand acculé le ministre de l’intérieur répond par une menace à l’encontre de la LDH, quand des ministres  trouvent le temps d’écrire des livres pendant leur charge ministérielle et reprochent aux citoyens d’avoir du temps pour manifester, peut-on encore parler de démocratie ?

Quand un gouvernement impose quasiment un vaccin sans qu’il y ait eu débat et sans se donner le temps d’observer ses effets, peut-on encore parler de démocratie ?

Quand un gouvernement se maintient alors qu’une majorité de ses membres a des  « casseroles judiciaires  ou financières», peut-on encore parler de démocratie ?

A l’étranger l’image de la France se dégrade, le Président est moqué voire traité de « crétin », même l’ONU constate les manquements du pays.

Nous avons un « petit président » qui ne fait que détruire. L’histoire n’en retiendra pas grand-chose mais en attendant le peuple souffre.