Une semaine après la rentrée, mardi soir, la FSU 19 a tenu sa conférence de presse, qui a été moyennement traitée par la presse départementale… Pourtant outre les problèmes inhérents à l’éducation nationale et à l’enseignement agricole public, de nombreux domaines touchant et l’ensemble des fonctionnaires et l’ensemble de la population y ont été abordés, mais bizarrement oubliés dans les compte rendus de la presse… ou dissimulés derrière l’écran de fumée de la grippe A. Pourtant ces sujets, nous les retrouverons, toute l’année, dans nos revendications et celles des syndicats de l’interpro qui s’est également réunie mardi soir à Paris. Que ce soient les questions des salaires, des retraites, du handicap, de la lutte contre la privatisation de la poste et de la défense des services publics, du forfait hospitalier, cela méritait un autre traitement médiatique que celui que nous avons eu…
Vous les retrouverez ci dessous traitées point par point.
1 Lettre de Gérard Aschiéri à Luc Chatel sur le rapport Descoings en pièce jointe PDF
2 Salaires et traitements , Rémunération des enseignants
Sans être en mesure de préciser le salaire moyen d’un enseignant, Eric Woerth vient de déclarer que cette rémunération était "faible".
Une note , élaborée par la FSU, recense quelques statistiques publiées par le ministère de l’Education Nationale, celui de la Fonction Publique et l’OCDE. Elle illustre à partir de données publiques ou d’études (d’universitaires ou de l’INSEE) la dégradation de la situation salariale des enseignants, imputable à la perte de pouvoir d’achat du point d’indice de la Fonction publique affectant l’ensemble des fonctionnaires (près de 25% depuis 1981).
Pour la FSU, il y a urgence à remédier à la dévalorisation des métiers enseignants. Elle revendique une revalorisation du point d’indice de la Fonction publique et une reconstruction de la grille indiciaire qui prenne en compte l’élévation du niveau de recrutement et bénéficie à l’ensemble de la profession, nouveaux et anciens recrutés. Il faut que le ministre de l’Education nationale ouvre sans délais des négociations sur ce dossier.
Quelques exemples :
En janvier 2004, l’indice moyen des PE (profs d’école) était de 494 soit un traitement net de 1894,04 € pour 541 et 2074,25 € pour les certifiés
En janvier 2007, l’indice moyen des PE (profs d’école) était de 498 soit un traitement net de 1909,38 € pour 548 et 2101,09 € pour les certifiés, soit une augmentation en 3 ans de 4 points d’indice et 15,34 € pour les PE et 7 points d’indices et 26,84 € pour les certifiés.
L’intéressement collectif dans la Fonction publique (rapport Diefenbacher), nous est présenté comme une possibilité d’augmentation des salaires…
Jusqu’à présent la FP était restée à l’écart du développement de l’intéressement qui concerne 4 millions de salariés du privé. Du fait de la LOLF, de l’émergence du nouveau management public et du recul de l’égalitarisme, le contexte est en train de changer… De fait le financement de ce dispositif repose essentiellement sur les suppressions de postes… d’autre part la FSU s’est exprimée à maintes reprises contre la rémunération à la performance.
3 Les retraites
La commission européenne a été saisie par des associations et notamment la Halde sur la discrimination faite aux hommes en matière de retraites par rapport aux bonifications accordées aux femmes pour les enfants… Pour mémoire les femmes ont une bonification de 2 ans par enfant dans le privé et depuis 2003 d’un an seulement dans le public…
Reçu par Eric Woerth l’ensemble des organisations syndicales a approuvé la volonté ministérielle de s’opposer à une nouvelle régression.
La FSU, comme la plupart des autres organisations, a rappelé que la réforme de 2003 pénalisait particulièrement les femmes. Les dispositions adoptées à ce moment-là ont besoin d’être revues.
Elle a demandé par ailleurs que le gouvernement ait une intervention politique auprès des autres états pour faire évoluer les règles européennes afin de permettre la compensation en droit des inégalités de fait.
Concernant la durée de cotisations, les dernières déclarations de Mme Parisot ne laissent présager rien de bon pour le déroulement des négociations qui vont bientôt commencer… Toutefois, un sondage paru cette semaine donne des éclairages importants sur l’attachement des français à l’héritage qui leur a été laissé et nous donne quelques perspectives intéressantes de luttes dans les prochains mois :
* 81 % des français souhaitent un référendum sur le sujet des retraites
* 27.7 % se montrent préoccupés par le sujet et 66 % très préoccupés
* 63 % rejettent l’idée du relèvement de l’âge de départ en retraite
* 89.5 % rejettent l’idée d’une diminution des pensions
* 69.5 % rejettent l’idée de l’augmentation de la durée des cotisations
4 Handicap à l’école, Chatel annonce le recrutement de 5000 contrats aidés
Nous sommes amenés à dire que cela aurait pu être une bonne nouvelle. Mais il ne faut pas oublier que 30 000 précaires (EVS et AVS) n’ont pas eu leur contrat reconduit début juillet…dont 5000 AVS I !!!
La FSU s’est toujours opposée à la précarisation de ces emplois. Etre auxiliaire de vie est un vrai métier que d’ailleurs l’Education Nationale a pérennisé, sans pérenniser les personnels . Nous continuons donc à dénoncer cette précarité et à lutter pour des emplois statutaires.
5 l’augmentation du forfait hospitalier .
Dans une société où ce serait un drame que les traders n’aient pas leur bonus, Eric Woerth considère qu’une hausse du forfait hospitalier (de 16 à 20 euros, soit 25% d’augmentation) ne serait pas « un drame absolu » ! Le gouvernement feint de croire que les malades seront remboursés par leur complémentaire alors que 7% des français n’ont pas les moyens de s’en payer une, et que toutes ne remboursent pas le forfait.
La réalité, c’est qu’aujourd’hui plus de 14% des français déclarent renoncer à des soins, faute d’argent pour les payer !
Ce sont donc une nouvelle fois les plus pauvres, qui subiront les conséquences des politiques menées. Face au mépris du ministre de la sécurité sociale pour lequel la seule question importante est que « l’assurance-maladie a 10 milliards de déficit », il est en effet utile de rappeler que les déficits, certes importants, sont dus pour une grande partie au chômage, qui pèse sur les ressources de la sécurité sociale, mais aussi à la loi TEPA, et aux politiques d’exonérations de charges sociales. Ils sont dus aussi à la faiblesse de la prévention et à la mauvaise organisation du système de santé, que la loi HPST n’a pas voulu corriger.
Pour la FSU, il est temps d’ouvrir le débat sur le financement de la protection sociale. Il n’est plus possible que chaque année, les seules décisions prises soient de nouveaux déremboursements, de nouvelles franchises, de nouveaux forfaits. Il n’est plus acceptable que les malades voient s’aggraver encore leur « reste à charge » !
6 Comité 19 contre la privatisation de la poste
La FSU 19 a rejoint le comité départemental chargé d’organiser une votation citoyenne sur ce sujet dans la semaine des 28 septembre au 3 octobre. Le but est de réunir plus d’1 millions de votes avant la présentation du projet au parlement fin octobre et de demander un référendum… Il est temps que cesse la casse et le bradage des "bijoux de famille" légués par les français qui se sont battus contre le nazisme et qui dans le cadre du Conseil National de la Résistance ont créé des services publics à la française, ainsi qu’une couverture sociale qui ont permis à nos grands parents, nos parents et à nous mêmes une évolution sociale et culturelle solidaires que nous ne pourrons malheureusement pas légués à nos descendants si nous ne nous réveillons pas…
Vous serez avertis dans les prochains jours de toutes les modalités pour organiser ce vote. La FSU s’engagera partout où cela sera possible pour organiser ce vote dans les établissements scolaires. Elle aura besoin de vous …