Communiqué de presse du SNES-FSU suite au CTA du 12 janvier 2018

Les raisons d’un vote « contre »

Le retour des suppressions d’emplois

Dans le second degré 7 emplois sont supprimés dans notre académie pour la rentrée 2018 alors que les effectifs augmenteront légèrement. De plus, rien n’est encore dit des conséquences dans l’académie de la suppression de 2600 emplois de stagiaires au niveau national, la facture pourrait donc encore s’alourdir : l’académie pourrait accueillir moins de stagiaires ou disposer de moins de crédits pour rémunérer des enseignants contractuels.

En 10 ans l’académie aura donc perdu près de 430 emplois pour 1100 élèves de plus à accueillir, soit l’équivalent d’un lycée.

Le signal donné par ces nouvelles suppressions est extrêmement négatif pour l’académie et aura de lourdes conséquences dans les établissements.

Des postes en moins dans les lycées : préfiguration d’une réforme comptable ?

Dans le cadre de cette dotation, le Recteur décide de supprimer 10 emplois en lycée pour une trentaine d’élèves en plus. Ce choix est sans doute éclairant sur la réforme du lycée à venir puisqu’il n’a même pas fallu attendre les annonces définitives pour que des suppressions y soient d’ores et déjà programmées. Cela corrobore les craintes du SNES-FSU d’une réforme du lycée à visée comptable : les baisses horaires élèves conjuguées à l’individualisation des parcours et à une spécialisation précoce devraient en effet permettre des récupérations de moyens.

Au-delà de cet aspect nous y voyons aussi le renoncement à une formation ambitieuse pour tous les élèves et à la lutte contre les déterminismes sociaux. Comment ne pas voir en effet que tout ce qui conduit à individualiser les parcours de formation conduit à un enfermement précoce des élèves dans des choix reproduisant les inégalités scolaires dont on sait qu’elles sont largement déterminées par les inégalités sociales. Les inégalités entre établissements risquent aussi de fortement s’accroitre si le scénario des majeures/mineures devait se confirmer.

Par ailleurs, il semble évident que les suppressions de postes dans les lycées généraux et technologiques seront importantes, supérieures en volume aux 10 emplois supprimés, pour permettre, par redéploiements, le financement de quelques ouvertures de sections programmées en BTS et assurer les ajustements de fin d’année. A la rentrée 2018, le taux d’encadrement se dégradera donc à nouveau quand la part des heures supplémentaires augmentera elle aussi.

Des moyens grignotés peu à peu en collège

Quant aux collèges, leur dotation ne permettra pas de faire face à l’augmentation démographique dans de bonnes conditions : près de 100 élèves de plus sont attendus et seule l’injection d’un emploi y est prévue. La récupération de moyens permise par la réforme Vallaud-Belkacem(*) devrait ainsi se poursuivre à la rentrée 2018 encore, après une première étape à la rentrée 2017, elle pourrait s’accélérer si les dotations académiques à venir sont à l’avenant de celles de cette année.

Nous notons par ailleurs que le mouvement d’élèves vers l’enseignement privé, totalement inédit dans notre académie, se poursuit au niveau collège.

Le SNES et la FSU ont voté contre les propositions du Recteur, ils porteront l’exigence d’autres choix lors du CTA reconvoqué le 24 janvier (suite au rejet unanime des propositions du Recteur par les organisations syndicales). D’ici-là les CA ne peuvent se tenir pour discuter de la répartition de la DGH.

(*)Une stricte application de la réforme du collège permettrait la suppression de 80 emplois dans l’académie