Sommaire :

Rappel : Conférence débat sur les retraites avec Gérard Aschiéri, jeudi 3juin, 20 heures, amphi du Lycée Danton Brive

1 Appel interpro pour le 24 juin sur les retraites : l’interpro 19 se réunit dans les prochains jours…

2 Rigueur renforcée pour l’assurance-maladie !

3 La FSU condamne l’attaque contre la flotille de la Paix

4 Tribune de Bernadette Groison, SG de la FSU dans Libération

1 Appel interpro pour le 24 juin sur les retraites :

Communiqué commun CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA

Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA se sont réunies le lundi 31 mai 2010 pour faire l’analyse de la journée de mobilisation du 27 mai pour l’emploi, les salaires et les retraites et pour envisager les suites.

Elles portent une appréciation positive sur la dynamique de mobilisation qui a rassemblé les salariés du public et du privé, les retraités, les privés d’emploi, les jeunes alors que les annonces gouvernementales, notamment de reporter l’âge légal de départ en retraite, ont été faites 3 jours avant cette journée.

Les organisations syndicales rappellent que :

* la remise en cause de l’âge légal à 60 ans est inacceptable et injuste, en particulier elle fait porter les efforts sur les salariés qui ont commencé à travailler tôt et les travailleurs et travailleuses les plus précaires ;
* la reconnaissance de la pénibilité est incontournable et ne peut se concevoir à partir d’un examen médical ;
* la question des nouvelles ressources reste pleine et entière ;
* La situation de l’emploi se dégrade, notamment pour les jeunes et les seniors, nécessitant une autre politique de l’emploi.

Les orientations du gouvernement ignorent l’essentiel des exigences formulées par les organisations syndicales.

Le gouvernement, avec mépris, a affirmé vouloir maintenir le cap sans prendre en compte la mobilisation des salarié(e)s. Il écarte toute idée d’un véritable débat et distille son projet au fil de l’eau. C’est inacceptable.

Le gouvernement reste campé sur l’allongement de la durée de cotisations et le report de l’âge légal de départ à la retraite. Taxation des hauts revenus et des revenus du capital, harmonisation éventuelle entre le public et le privé… autant d’incertitudes et d’inquiétudes sur ses véritables intentions !

Rien n’est joué ! Le projet de loi devrait être présenté autour du 18 juin. L’intersyndicale se retrouvera régulièrement tout au long du processus qui court jusqu’à l’automne. Elle précisera ses analyses, continuera à faire connaître ses propositions et affinera ses mots d’ordre. Elle continuera à convaincre les salarié(e)s que leur intervention est indispensable.

Elles décident et appellent les salarié(e)s du public et du privé, les retraités, les privés d’emploi, les jeunes à une nouvelle journée de mobilisation le 24 juin 2010.

NB de la FSU 19 : La FSU 19 espère que l’organisation syndicale qui joue seule sa partition, à la grande joie du gouvernement, va rejoindre rapidement l’intersyndicale car dans ce dossier des retraites (comme dans les autres), c’est par et grâce à l’Unité que nous gagnerons !!!

2 Rigueur renforcée pour l’assurance-maladie ! :

Depuis 2004, l’objectif national des dépenses d’assurance maladie, l’ONDAM, fixé par la loi de financement de la sécurité sociale (en dessous des dépenses prévisibles !) est surveillé par le Comité d’alerte, qui entre en action dès que l’estimation des dépenses est jugée supérieure à 0,75% de l’ONDAM, contraignant alors l’assurance maladie à prendre des mesures d’économie.

Le gouvernement vient d’annoncer dans le cadre de la « rigueur » que l’objectif national des dépenses devra « s’infléchir » passant des 3 % , estimés pourtant réalistes par le ministère de la santé en 2010 à 2,9 % en 2011 et 2,8 % en 2012. Il reprend l’essentiel des mesures contraignantes proposées par Raoul Briet, dans son rapport remis il y a quelques jours : abaisser le seuil d’alerte à 0,50% de l’ONDAM, conditionner la mise en œuvre des mesures nouvelles contenues dans la loi de financement, « geler » ou « dégeler » en cours d’année certaines dotations (crédits portant par exemple sur des missions d’intérêt général des hôpitaux ou alloués aux établissements pour personnes âgées et handicapées). Il préconise également des procédures afin de mettre en œuvre rapidement les « mesures correctrices », c’est-à-dire régressives en terme de prise en charge.

Le président de la république complète son arsenal par une série de mesures visant à économiser 600 millions d’euros supplémentaires sur les dépenses d’assurance-maladie pour combler le dépassement de l’objectif de dépenses pour 2010, alors même que le seuil des 0,75% ne devrait pas être dépassé : baisse supplémentaire de prix des médicaments, (100 millions d’euros), gel des crédits du fonds pour la modernisation des hôpitaux (105 millions d’euros), changement du mode de calcul des indemnités journalières de compensation des arrêts de travail (70 millions d’euros, entraînant un légère baisse des indemnités versées aux assurés en cas d’arrêt maladie).

Pour la FSU, c’est une nouvelle fois la double peine qui s’applique aux malades. Alors que le déficit est creusé par le chômage et la stagnation des salaires, que les régressions précédentes (forfaits, franchises) ont déjà mis à mal l’égalité d’accès aux soins, que la loi HPST met l’hôpital et le secteur sanitaire et social sous la coupe des ARS, l’austérité va encore frapper les salariés, actifs et retraités, victimes de la maladie. Retraites, assurance-maladie… C’est toute la protection sociale qui est menacée. La FSU appelle les personnels à défendre les solidarités contre les logiques de démantèlement et de régression.

3 La FSU condamne l’attaque contre la flotille de la Liberté

La Fédération Syndicale Unitaire exprime son émotion et son horreur devant le massacre dont ont été victimes les militants d’un convoi humanitaire international qui acheminait 10 000 tonnes d’aide matérielle pour les habitants de Gaza soumis à un blocus par les autorités israéliennes ; elle condamne avec la plus extrême vigueur cette attaque, dans les eaux internationales, et le gouvernement israélien qui en porte la responsabilité. Elle s’adresse en ce sens auprès du gouvernement français et de l’ambassade d’Israël en France.

Le gouvernement israélien ne pourra pas continuer ainsi à s’attaquer aux défenseurs des droits des Palestiniens et au peuple palestinien. Cette fuite en avant d’Israël dans une politique offensive et agressive à l’encontre du peuple palestinien, de ses droits et de ceux qui les défendent, au mépris du droit international l’a déjà conduit, lors du siège de Gaza, à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité comme l’a souligné le rapport Goldstone Il n’est que temps que la communauté internationale s’exprime avec force et rappelle Israël à ses devoirs, au lieu de laisser indéfiniment son gouvernement et son armée agir et violer le droit international en toute impunité. Cela passe aussi par l’arrêt de toute coopération économique jusqu’à ce qu’Israël respecte enfin le droit international et s’y soumette.

La FSU appelle à se joindre aux manifestations de protestation organisées .

4 Tribune de Bernadette Groison, Secrétaire Générale de la FSU dans Libératio N

Retraites : une affaire de démocratie.

Du déferlement d’arguments catastrophistes qui submerge les médias, un récit prend forme : comme toujours notre pays serait en retard d’une réforme et si nous ne nous empressions pas de le rattraper le pire des avenirs viendrait punir les générations à venir !

Et le gouvernement, en guise de grand débat de société promis par le Président de la République, a eu l’habileté de déplacer ce débat : d’une question fondamentale de société il en fait une question d’abord technique ou financière. L’objectif semble être d’abord de faire des signaux forts aux marchés plutôt que préserver les retraites par répartition : la menace explicite sur la retraite à 60 ans et sur les salaires nets des fonctionnaires sont à cet égard caractéristiques.

Travailler plus longtemps et gagner moins pour conserver à la France la note AAA ?

Or pour faire une réforme, il faut avoir le courage de traiter des vraies questions posées par cette excellente nouvelle qu’est

l’allongement de la durée de la vie. Souhaitons nous que cet allongement se traduise à la fois par une intensification du travail

pour ceux qui ont un emploi et par un appauvrissement général des retraités avec un accroissement des inégalités ? Ou voulons nous à cette occasion développer de nouvelles solidarités entre actifs et retraités, jeunes et vieux, hommes et femmes en réduisant les inégalités et en donnant à chacun les moyens de profiter pleinement de ce gain d’espérance de vie ? Allons-nous vers des régressions sociales inédites ou prolongeons-nous un mouvement séculaire où nous avons sans cesse gagné du temps pour soi sur le temps contraint du travail ?

Le problème n’est donc pas d’abord de savoir si c’est possible, il est de savoir si c’est souhaitable.

Contre tous les manipulateurs, c’est un vrai débat qui doit concerner l’ensemble des français. Il s’agit donc bien d’une question de

société, d’une question profondément culturelle dont nous devons avoir l’intelligence collective de nous donner les moyens d’y répondre. C’est fondamentalement une affaire de démocratie.

Or, il suffit de lire le rapport du COR dont les orientations gouvernementales prétendent s’inspirer pour constater qu’en matière de

retraites les réformes engagées depuis une vingtaine d’années ont comme conséquence programmée une redoutable baisse relative des pensions par rapport aux revenus d’activité : 20% de moins !

On connaît depuis longtemps l’origine de cette situation qui tient au refus obstiné du patronat et du gouvernement d’accroître les

prélèvements pour financer notre protection sociale solidaire. Ceci a conduit à toute une série de « réformes » (Balladur en 1993, Fillon en 2003) ou « d’accord » léonins sur les régimes complémentaires, mettant en place des mécaniques qui sapent à chaque fois un peu plus notre

système solidaire de retraites, pénalisent encore plus les femmes et font douter de sa crédibilité aux plus jeunes.

Quand le gouvernement jure qu’il entend tout faire pour préserver le niveau des pensions, il ment aux français en jouant sur les mots pour cacher cette réalité qui une menace lourde sur notre système de retraites par répartition.

Et c’est dans la même démarche digne des meilleurs illusionnistes et manipulateurs que nous est servie la solution de l’allongement de la durée d’activité avec ce qui semble être un argument imparable, le fameux bon sens, « à problème démographique, solution démographique » mais qui n’est qu’un plat sophisme.

Parce que la question n’est pas tant de savoir quel est le rapport démographique entre personnes en âge de travailler et retraités que de savoir combien de personnes en âge de travailler sont employées et quelles richesses elles produisent.

Parce que l’allongement de la durée de cotisations ou le relèvement de l’âge de la retraite ignorent délibérément la réalité du travail, de l’emploi et de la vie. Là encore le rapport du COR est édifiant qui estime que d’ici 20 ans le nombre de trimestre effectivement validés pour la retraite sera en moyenne de 155 et d’ici 40 ans baissera à 148 alors que dans le même temps la durée de cotisations exigées pour une retraite complète devrait passer à 166 ! Comment peut-il en être autrement alors que l’âge d’entrée dans la vie active des jeunes ne cesse d’augmenter et que 6 salariés sur 10 ne sont plus en activité à 60 ans soit parce qu’ils ont été mis à la porte soit parce que les conditions proposées ne leur permettent plus de rester en activité ?

Comment ignorer que l’une des con séquences en est l’accroissement des inégalités au détriment d’abord des femmes et des jeunes, et plus généralement de tous ceux qui ont connu la précarité et les interruptions ?

Comment d’ailleurs ne pas pointer l’absurdité d’un système où l’on prétend forcer les plus âgés à rester en activité alors que le chômage des jeunes explose et alors que partout l’on voit les conséquences parfois dramatiques de l’intensification du travail (stress, TMS, suicides…) ?

Le résultat de cette situation ce ne peut être que des retraites encore plus amoindries et des inégalités accrues.

Dire cela ne signifie pas qu’il n’y a rien à faire, bien au contraire.

Nous vivons plus vieux et cette bonne nouvelle a un coût surtout si nous voulons que ce prolongement de la vie humaine se fasse dans de bonnes conditions pour tous.

Mais ce coût est parfaitement supportable pour peu qu’on fasse les bons choix. N’oublions pas que nous visons dans une société où les richesses produites vont continuer à croître ; le COR prévoit un doublement du PIB d’ici 2050. Financer les retraites signifie y consacrer une part un peu plus importante de ces richesses supplémentaires en passant de 13% du PIB à sans doute 17 ou 18 % d’ici 40 ans. Et cela signifie de le faire par des choix qui favorisent l’emploi, les salaires et l’investissement au détriment des

dividendes.

Améliorer et permettre le financement du système de retraites par répartition est non seulement souhaitable mais possible. Le

gouvernement n’y parviendra pas pour l’avenir en passant aujourd’hui en force sans prendre en compte les exigences fortes qui s’expriment aujourd’hui.