La FSU 19 et ses syndicats vous souhaitent à toutes et tous une très bonne rentrée.
Cette rentrée, comme tous les ans, est marquée par son lot d’actualités, certaines graves voire très graves et d’autres, heureusement, beaucoup moins sérieuses…

Nous ne pouvons passer sous silence le calvaire enduré par les peuples du Moyen Orient et d’Afrique qui pousse des dizaines de milliers de malheureux à fuir leurs pays, pour tenter de trouver un hypothétique eldorado sous d’autres cieux, le plus souvent au péril de leur vie… Chacun a, bien sûr, en tête, la terrible photographie de cet enfant de 3 ans dont le corps sans vie flotte sur une plage turque… Au delà de ce drame humain particulier, ils sont des milliers à arriver (pour ne pas dire à échouer), chaque jour, aux portes de nos pays, mettant à mal une catastrophique politique européenne d’immigration qui a pour conséquences une nette volonté de certains pays de se replier sur eux-mêmes ainsi qu’un abandon de toute solidarité, avec en parallèle une résurgence très rapide des idées fascistes ou de droite les plus extrêmes… Cette déstabilisation des pays européens pourrait d’ailleurs être orchestrée par les fanatiques religieux qui font régner la terreur dans de nombreux pays musulmans tout en continuant à détruire systématiquement tous les vestiges de civilisations anciennes mais bien plus évoluées que celle qu’ils prétendent défendre…

Nous ne pouvons, non plus passer sous silence le calvaire enduré par le peuple grec, même si il ne faut pas le comparer à celui des migrants. Le capitalisme déclinant n’a pas du tout accepté qu’un petit pays, berceau de la démocratie, puisse se lever contre son autorité et a tout fait pour faire échouer l’espérance qu’avait pu susciter dans toute l’Europe la victoire de Syriza… Pourtant l’allègement de la dette qui a été refusé à la Grèce, notamment par l’intransigeance de l’Allemagne (pays qui a oublié que cette même Grèce avait "épongée", au sortir de la dernière guerre, l’énorme dette de guerre que l’Allemagne lui devait afin de lui permettre de se redresser) a été généreusement accordé à l’Ukraine ces derniers jours… Deux poids, deux mesures !!! La Troïka a choisi son camp condamnant a encore plus d’austérité l’un, tout en envoyant un signal à d’autres (Italie, Portugal, Espagne, France), adoubant l’autre tout en préparant, peut-être, un conflit beaucoup plus grave avec l’ennemi russe…
En France, une majorité à l’agonie poursuit inexorablement sa route vers un mur où elle s’écrasera… Il ne se passe pas un seul jour, sans qu’une déclaration fracassante ou une révélation insupportable pour tout un chacun n’aient lieu (aujourd’hui hui on découvre que l’État employerait plus de 50 000 personnes "au black") … La colère grandissante des français fait la joie du FN ou encore de cette droite qui a kidnappé le nom de "Républicain"… L’action de masse syndicale n’arrive plus à se constituer alors que 1500 chefs d’entreprises agricoles (volontairement nous n’employons pas le terme de paysan), "armés" de tracteurs à plus de 80 000 € l’unité, envahissent Paris (sans prendre les parisiens en otage, la prise d’otage étant uniquement réservée aux salariés du public) et obtiendront à coup sûr les nouvelles aides qu’ils sont venus réclamer… là encore deux poids, deux mesures d’un côté quelques nantis qui veulent toujours plus et qui obtiennent, de l’autre des millions de salarié-es du public ou du privé qui se voient TOUT refuser…
En tant que salariés de la Fonction Publique, nous savons de quoi nous parlons, puisque montrés du doigt et livrés à la vindicte populaire, nous faisons partie de celles et ceux à qui ON refuse TOUT… Pourtant, après un an de discussions avec les fédérations de fonctionnaires, la ministre de la fonction publique soumet, enfin, un projet d’accord relatif à « l’avenir de la Fonction publique : la modernisation des parcours professionnels, des carrières et des rémunérations » à l’appréciation des syndicats.

Il est à noter que c’est la première fois depuis 30 ans qu’est engagée une négociation traitant à la fois de l’évolution de l’ensemble de la fonction publique et des questions de rémunérations, et une bonne part des propositions peuvent être considérées, d’une façon générale, comme une amélioration des conditions d’exercice ou de rémunération. Il en va de même sur des sujets particuliers concernant certaines catégories (catégorie C) ou certains champs professionnels (travailleurs sociaux). Cependant le gouvernement se livre à un véritable chantage vis à vis des organisations syndicales, conditionnant leur participation à la suite des négociations, notamment celles sur les salaires, à la ratification de ce protocole… Ce protocole n’étant autre chose qu’une base de travail avec des propositions qui sont ou ne sont pas acceptables… C’est pourquoi, avant de se prononcer, la FSU et ses syndicats ont décidé de consulter les personnels, qu’ils soient syndiqués ou non, enseignants ou non. Vous trouverez donc cette consultation par internet (voir point 2) et nous vous demandons de bien vouloir y consacrer 5 minutes avant le 11 septembre (fin de la consultation), même si vous avez beaucoup de choses à faire en ce début d’année scolaire…
Un autre point de crispation avec le gouvernement reste pour nous la réforme du collège… Pour nous, non, le dossier n’est pas clos… Alors que le ministère, bien aidé par des chefs d’établissement aux ordres et deux syndicats ultra minoritaires, engage, dès cette rentrée, l’application de cette réforme prévue pour 2016, l’intersyndicale, représentant 80 % des voix lors des dernières élections professionnelles, vient de décider en fin de semaine dernière, la poursuite de l’action par une journée de grève et de manifestations qui se veulent et se doivent massives le 17 septembre…
Quant à l’interpro, elle nous donne rendez vous le 8 octobre pour une journée public privé portant toujours sur l’Emploi, les salaires et les conditions de travail qui ne cessent de se dégrader… mais nous aurons l’occasion d’en reparler dans les semaines à venir…

Encore une fois nous vous souhaitons une bonne rentrée que nous vous souhaitons combative…

J-Louis Puydebois