La loi travail est l’aboutissement d’un quinquennat anti-social, qui aura fait passer de l’ANI aux lois Macron, des lois Macron à la loi travail estampillée MEDEF et libéralisme ! Avec pour seuls leitmotivs faire disparaitre les fondamentaux de la protection sociale et servir la dictature d’une mondialisation au service du capitalisme. La première violence aujourd’hui c’est celle que prône ce gouvernement au service de leurs maîtres du libéralisme mondial. Cette violence est donc celle d’un régime au service d’une caste qui ruine l’espoir populaire afin de rendre plus concurrentiels les salariés en abaissant leurs droits.

La loi travail que le gouvernement veut imposer est la contre-réforme la plus grave de ces dernières années. La pierre angulaire de ce texte, c’est l’idée que la relation de subordination existant entre un salarié et son patron tend à devenir obsolète avec l’évolution du travail et du salariat. Nous ne sommes pas dupes : l’auto-entreprenariat, le télé-travail, ou l’ubérisation de quelques secteurs, ne changent en rien la donne. Le salarié reste et restera à la merci du patron, surtout s’il n’est plus protégé par des garanties collectives ouvrant des droits de recours devant la Loi.

Le code du travail a été construit au travers de nombreuses luttes, parfois dramatiques, depuis 150 ans, pour compenser cette subordination. À l’inverse du droit civil qui ne considère que des individus supposés égaux, le code du travail reconnaît l’existence de droits collectifs, négociés et/ou régis par la loi selon une hiérarchie des normes protectrices. C’est de ces conquêtes ouvrières dont patronat et gouvernement veulent se débarrasser ! La loi Travail c’est le dynamitage du Code du travail, des Conventions collectives, et demain, des statuts des fonctionnaires et des salarié-es des entreprises publiques. Avec cette loi, ce serait protéger moins pour virer plus et plus facilement. Seulement, chose inattendue par eux, son rejet massif à plus de 70% par l’opinion publique, par le syndicalisme de transformation sociale et par la gauche non libérale, donne lieu, depuis plusieurs mois, à un véritable réveil social.

Majoritairement, les salariés, les jeunes, les privés d’emploi, les retraités, ont compris que : « La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat ! ». D’autres, syndicats godillots en soutien permanent aux projets libéraux du gouvernement, se pensant ou se voulant « modernes », se contentent de négocier le poids des chaînes avec un gouvernement qui voudrait imposer un retour à l’esclavage type 19ème siècle. À l’inverse, nos organisations syndicales de transformation sociale, ont choisi de lutter, debout, pour défendre les principes fondateurs de la solidarité collective et gagner de nouveaux droits sociaux pour les salariés.

D’ailleurs, en s’en prenant uniquement et violemment à la CGT, fer de lance de l’intersyndicale, c’est bien au syndicalisme de lutte, comme à toutes et tous les salarié-es qui osent relever la tête, que s’en prend le premier ministre, en tentant, sans réussite, à nous diviser ou nous opposer les uns les autres. Tel Clémenceau le briseur de grève et assassin de militants en 1908 ou Jules Moch envoyant l’armée contre les mineurs en 1947, Valls lance, violement et sans aucune retenue, les forces de l’ordre contre des salariés légitimement en grève et manifestant dans le calme. Cette violence policière recevant une aide providentielle de casseurs dont la liberté d’action et d’exactions ainsi que l’impunité interrogent comme ce fut encore le cas mardi dernier lors de l’énorme manifestation nationale de Paris. Comme hier donc ces "socialistes", dont ils ne portent que le nom, se présentent comme les meilleurs défenseurs de l’ordre… bourgeois et des intérêts de l’oligarchie. Dans le même temps ils déchaînent une campagne relayée médiatiquement, par les idéologues de service qui nous serinent : « Prise d’otage, dérive, illégitimité de la lutte, jusqu’au boutisme et ra-di-ca-li-sa-tion ». Cette dernière qualification n’est pas anodine car c’est celle qu’ils appliquent à longueur d’antenne aux terroristes qui ont ensanglanté le pays ! Il y a donc là une volonté certaine et très nette de criminalisation aggravée du mouvement syndical pour justifier la répression.

Et les medias aux ordres de continuer en nous matraquant à longueur de journée, dans un premier temps sur la pénurie de carburant, puis sur les violences et saccages attribués aux manifestants. Mais il y a pire que pénurie de carburant ou dégradations en tout genre de biens publics. C’est la pénurie et le saccage des droits sociaux que voudrait nous imposer la loi travail. C’est la pénurie et le saccage de la démocratie qu’imposent les tenants du 49-3. Ce sont encore eux qui nous envoient le message que les droits sociaux et la démocratie ne font plus partie du paysage de notre République.

L’agression gouvernementale est rude mais soyons fiers de notre engagement dans ce combat, soyons fiers de renouer avec les grandes luttes et résistances du mouvement ouvrier qui, fatalement, trouvent en face d’elles tout ce que le pays compte de réactionnaires et de forces au service des privilégiés ! N’en déplaise à Hollande, Valls, Gattaz, BFMTV ou la CFDT, la majorité, la démocratie et la modernité sont du côté de ceux qui luttent pour la défense et l’extension des droits sociaux universels !

Nous sommes majoritaires. Nous sommes la démocratie. Nous sommes la modernité. Alors, sans état d’âme, poursuivons nos mobilisations jusqu’au retrait de cette loi.