Déclaration de la FSU 19 à Tulle

Le mercredi 29 janvier 2020

Ni objectif, ni sincère ! Voilà comment le projet du gouvernement est qualifié par le Conseil d’État qui est la plus haute juridiction administrative française. Et son constat est sans appel : le gouvernement se livre à une véritable chienlit institutionnelle pour faire passer en force son projet de loi.

D’abord, le Conseil d’État attaque le contenu de l’étude d’impact livrée par le gouvernement. « Les projections financières transmises restent lacunaires » écrit-il. Trop de flou persiste encore sur le taux d’emploi des seniors, les dépenses d’assurance chômage ou encore celles liées au minima sociaux.

Et de pointer du doigt le recours massif à des ordonnances, 29 en tout : « S’en remettre à des ordonnances pour la définition d’éléments structurants fait perdre la visibilité d’ensemble qui est nécessaire à l’appréciation des conséquences de la réforme et, partant, de sa constitutionnalité et de sa conventionnalité » .

Et ça continue :

Au sujet de la fameuse ordonnance qui conditionne l’application de la réforme aux personnes nées à partir de 1975, le Conseil d’État attire l’attention sur ce qui ne serait rien d’autre que le retour de la clause du grand-père !

Autre conclusion effarante, une de plus : « Le projet de loi ne crée pas un “ régime universel de retraite” » Les promesses faites à certaines professions rendent caduques ce titre pompeux d’ « universel »

Et ce n’est pas fini !

Les promesses de revalorisation salariale étalée sur des années faites aux enseignants et aux chercheurs sont tout simplement contraires à la Constitution. Pauvre Monsieur Blanquer, qui n’a que le mot « confiance » a la bouche ! Et qu’on aurait pourtant franchement envie de taxer de malhonnêteté crasse !

De la même façon, le slogan racoleur « chaque euro cotisé ouvre les mêmes droits pour tous » ne résiste pas à l’examen.

Le gouvernement, au moment de s’attaquer à l’un des piliers de notre modèle social, fait preuve d’un mépris et d’une précipitation inouïs ! Le Conseil d’État vient de rendre l’un des avis les plus négatifs de son histoire. Ses conclusions nous donnent raison, à nous tous, syndicats, grévistes et manifestants, qui sommes soutenus par la majorité des Français ! La guerre des idées, nous l’avons déjà gagnée ! Il n’y a plus qu’à expliquer au gouvernement, comme on le fait aux gamins, que grandir, devenir adulte, c’est aussi être capable de reconnaître quand on a fait une connerie, que c’est être capable éventuellement de demander pardon, et quand on n’est pas trop con ne pas recommencer ! Si des gamins de 14 ans arrivent à comprendre, on peut espérer que nos dirigeants fortunés et très diplômés y arrivent aussi !