Journée de manifestations du 9 janvier 2020

Déclaration de la FSU 19

Je reprendrai pour commencer ces mots de Patrick Le Hyaric dans l’Humanité du 8 janvier : « Faire croire qu’une discussion sur le poids et la couleur des chaînes fait une négociation ou un compromis est une funeste imposture. Le pouvoir a décidé seul de détruire le principe d’un système de retraite solidaire par répartition et il demande de débattre du niveau et des modalités de la régression sociale. »

Si nous sommes dans la rue aujourd’hui encore, ce n’est pas parce que nous sommes dans le camp du refus, dans le camp du non à tout. Si nous sommes dans la rue, c’est bien plutôt pour porter un projet, pour proposer une alternative, celle d’un autre choix de société, celle d’un partage différent des richesses.

Pourquoi défendons-nous par exemple la prise en compte de six derniers mois dans le public et des meilleures années dans le privé ? Ce n’est pas parce que c’est l’existant et ce n’est pas uniquement parce que cela permet un meilleur taux de pension. La référence à un meilleur salaire interroge d’abord la place du retraité dans la société. Ce dernier doit être rémunéré au niveau de son meilleur niveau de qualification atteint pendant sa vie active, parce qu’il a acquis ce droit. C’est dans cette perspective que notre combat s’inscrit : acquérir des droits nouveaux et améliorer les existants.

Si nous sommes dans la rue, c’est aussi pour rappeler que le retraité a une fonction citoyenne ! C’est un projet de société que nous défendons et que nous opposons au président, qui défend bel et bien un projet de société, celui de l’individualisme et de la régression sociale pour la majorité au profit de quelques uns.

On nous parle de déficit. Mais considérons le saccage de la fonction publique opérée par le gouvernement. En créant des emplois de fonctionnaires, en dégelant la valeur du point d’indice et en respectant l’égalité femmes-hommes, c’est-à-dire en répondant favorablement à des revendications qui permettent le progrès social, on résoudrait le pseudo-problème du déficit !Alors pourquoi toujours proposer le pire ?

Pour finir, la FSU souhaite envoyer ce message au président : Monsieur Macron, il est tout à fait possible d’être raisonnable, rationnel, et hostile à votre projet de réforme !