Bernadette Groison appelle Najat Vallaud Belkacem à rouvrir la négociation sur la réforme du collège. La FSU demande également des négociations sur la réforme du lycée et de l’éducation prioritaire ainsi que la publication des rapports réalisés par l’Inspection générale.

En effet, la réforme du collège est toujours très largement rejetée par la profession, des sondages au cours de l’été montrent aussi un large rejet de la part des parents d’élèves et des citoyens. La mobilisation se poursuit car nous n’acceptons pas la perspective d’une réforme qui ne répond à aucune des difficultés que le collège connaît actuellement et qui va en créer de nouvelles à la fois pour les personnels et pour les élèves. Nous rejetons un accroissement de l’autonomie des établissements qui va accroître les disparités entre établissements sans leur donner les moyens de permettre à tous les élèves de réussir. Les horaires d’enseignement sont fragilisés : les pertes cumulées pour un élève sur l’ensemble des 4 années du collège seraient de 522 heures d’enseignement disciplinaires et de 198 heures de cours. Le financement de l’accompagnement personnalisé ne garantit pas qu’il puisse s’effectuer en petits groupes. L’interdisciplinarité, autre argument de vente mis en avant par la ministre, profite davantage aux élèves déjà en situation de réussite scolaire qu’à ceux en difficultés. L’interdisciplinarité proposée est par ailleurs déconnectée des disciplines, comment alors donner lui donner du sens pour permettre aux élèves d’entrer dans les apprentissages ? La mobilisation a été forte en mai et juin, la publication des décrets au lendemain d’une grève majoritaire dans les collèges ne met pas un point final au conflit comme le prétend la ministre. Un décret peut tout à fait être retiré et abrogé : c’est ce que nous allons continuer à exiger tout en redisant haut et fort qu’une réforme du collège est nécessaire. Nous dénonçons aussi le fait que le peu de moyens de formation continue des enseignants soient détournés au seul profit de formations liées à la réforme du collège. Un tel détournement est significatif du mépris dont fait preuve la ministre à l’égard des personnels. Ce n’est pas parce que nous en comprenons mal les finalités que nous rejetons la réforme mais parce que nous en récusons les principes organisateurs mêmes. L’intersyndicale SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, SFSDPEP-FO, CGT Educ’action, SNEIP-CGT, SNALC-FGAF, SUNDEP Solidaires, SUD Education, SIES-FAEN, SNCL-FAEN CNGA CFE-CGC appellent les personnels à la grève nationale le 17 septembre. Elle appelle les personnels à refuser toute anticipation de la réforme. A défaut du retrait des textes relatifs à cette réforme, l’intersyndicale organisera une manifestation nationale en octobre.