Les mouvements sociaux et les mobilisations des personnels et des retraité-es, ont contraint le gouvernement à faire des annonces et à concéder quelques mesures qui demandent à être concrétisées : réindexation des pensions de moins de 2 000 euros sur l’inflation, baisse des effectifs dans nombre de classes du primaire, annonce de la fin des fermetures d’écoles et d’hôpitaux, plus de fonctionnaires « sur le terrain »… Des grandes questions posées par les mouvements sociaux actuels ne trouvent pas de réponses fortes notamment en ce qui concerne le pouvoir d’achat, le rétablissement de l’ISF, une transition écologique juste socialement… Le mouvement des Gilets jaunes se poursuit de manière hétérogène même si par endroits des jonctions se font entre ce mouvement social et des cortèges syndicaux. Le gouvernement a confirmé son orientation libérale et les transformations en cours dont celles concernant la Fonction publique et la baisse de la dépense publique qui permettent, a contrario des annonces faites, des suppressions d’emplois et des possibilités d’externalisation de missions et de services publics. Il répond aux questions fiscales par la baisse des impôts sans mettre à contribution les plus riches et sans toucher aux dispositifs d’allègements des cotisations favorables aux grandes entreprises. Ceci est contradictoire avec la demande de plus et mieux de services publics sur tout le territoire exprimée par les usager-es. Et d’autres mesures inquiètent la FSU : nouvel acte de décentralisation, réorganisation de l’administration avec plus de pouvoir et de responsabilités aux préfets de département, développement de « France services » … La volonté de remettre plus de fonctionnaires « sur le terrain » est par ailleurs conditionnée à des fermetures de postes dans les administrations centrales. La FSU est opposée à de telles réorganisations qui se traduiraient par une aggravation des inégalités sociales et territoriales et par une dégradation des services publics. Les mesures structurelles permettant la prise en compte de l’urgence climatique ont été repoussées ou différées. Or, les mesures nécessaires sont déjà bien connues en matière de mobilité, de logement, d’énergie, d’agriculture… L’absence de propositions concrètes témoigne d’un renoncement du gouvernement à une politique volontariste à la hauteur du défi climatique alors que des choix politiques comme la mise à mal du transport par rail contredisent les postures écologiques de ce gouvernement.

Cette année, alors qu’en province les manifestations du 1er mai, qui ont été massives, se sont globalement bien déroulées, ce ne fut pas le cas à Paris où le cortège syndical a été empêché de défiler. Le gouvernement porte une lourde responsabilité dans cette gestion violente du maintien de l’ordre. La FSU s’est adressée au chef du gouvernement pour lui faire part de son indignation sur la manière dont s’est déroulée cette manifestation. Elle met en garde le gouvernement contre une stratégie du maintien de l’ordre qui induit l’escalade de la violence et qui au final dissuade de manifester. Elle exige que le gouvernement apporte toutes les explications sur les faits qui se sont produits le 1er mai et qui de fait ont remis en cause le droit à manifester. Le gouvernement doit s’engager à garantir et à respecter réellement le droit à manifester en toute sécurité dans le pays. La FSU dénonce une nouvelle fois les violences policières lors des manifestations qui ont pour conséquences de provoquer tensions et affrontements. Elle exige que les responsables de la mort de Zineb Redouane à Marseille, et des blessures et traumatismes de trop nombreuses personnes soient jugés. Elle soutient François Florès et Olivier Sillam, militants de la FSU, victimes de violences policières. Elle exige l’arrêt des poursuites à l’encontre d’O. Sillam et défendra F. Florès blessé par les forces de l’ordre. La FSU affirme sa solidarité avec le collectif des familles des jeunes de Mantes-la-Jolie suite aux événements du 6 décembre 2018 et elle demande que toute la lumière soit faite. La FSU poursuit sa participation au Collectif unitaire pour les libertés publiques, et appelle à la création avec d’autres forces d’un observatoire national des libertés publiques et pour envisager des démarches type enquêtes parlementaires.
*Conseil Délibératif Fédéral National