Je pourrai me demander si nous sommes des ânes ? La réponse est non : cet animal dont quelques ignares galvaudent le nom est doté d’une certaine intelligence. Peut-être, pourrais-je utiliser « des moutons » qui suivent bêtement un chef de file qui parfois les mène au précipice ? Je préfère reprendre l’idée du Général de Gaulle : « les Français sont des veaux ». Elle m’amuse, dans un contexte où nos politiques actuels, de gauche comme de droite, s’approprient si souvent les propos de notre illustre chef d’Etat.

La différence cependant est grandiose entre ceux qui le citent et le cité ! Le grand homme, au sens propre comme au sens figuré, même s’il n’était pas parfait, avait avant tout comme objectif de servir la grandeur de la France, et ses concitoyens. Ce ne me semble pas le cas des actuels hommes politiques en place.

Quelques bourgeois ignares ou idiots s’associent aux aristocrates (riches ou fauchés) qui verraient d’un bon œil le retour aux règles de vie antérieures à 1789 !

Depuis 1946 et les acquis du CNR, les partis de droite, qui ne les ont jamais acceptés, servent une oligarchie capitaliste inassouvie voire insatiable, et s’échinent à détricoter les droits chèrement acquis des salariés et du peuple. Jusque là une alternance politique permettait de limiter la casse, voire de maintenir un équilibre presque acceptable. Aujourd’hui l’extinction de l’opposition ouvre la porte au chaos économique et social.

Les faits qui s’accumulent depuis des décennies :

  • la régionalisation, détournée de ses objectifs, n’a pas mis le pouvoir plus près du peuple mais a conféré à quelques potentats locaux plus de droits. Les provinces et les fiefs se reconstituent. Les grands seigneurs reviennent,
  • l’Europe qui aurait dû servir ses peuples n’est qu’un instrument de plus au service des plus puissants. Le leurre avait bien été compris par les Français qui avaient refusé le traité ; on le leur a imposé bafouant toute démocratie,
  • à l’extérieur, les accords internationaux (CETA, TAFTA) ne font que donner encore plus de pouvoir à quelques grandes dynasties multinationales, au mépris des Etats et des peuples qui ne sont plus que des pions à leur disposition. Les salariés deviendront de braves serfs qui se tueront au travail, trimeront, crèveront de faim et de froid pour engraisser leurs seigneurs. Et s’ils ne mourront pas tous, tous seront atteints !

Alors que les accords ont été signés au niveau européen, nos parlementaires auront-ils le courage et la volonté de les refuser ?

Car il en faut du courage pour s’opposer à des lobbies qui exercent leur puissance, voire parfois leurs menaces sur les institutions et pire sur les personnes physiques.

Etre élu n’est pas facile quand on a des convictions et des mandats à défendre.

Elus, syndicalistes, salariés, fonctionnaires, sont les « soldats civils » de la République. Aujourd’hui plus que jamais, il leur faut du courage pour résister aux assauts des serviteurs du capitalisme financier.

Béatrice Gauthier

Co Secrétaire Académique du SNUEP/FSU