Le chiffre est tombé en fin de semaine : le bénéfice de 39 des 40 sociétés du CAC 40 s’élève pour l’année 2017 à près de 93 milliards d’euros.

Pour le grand patronat et les actionnaires c’est l’euphorie !

Dans le même temps d’autres chiffres sont parus : 446 suppressions d’emplois chez Castorama et Brico Dépôt (groupe Kingfisher), 4400 suppressions chez Carrefour, 208 chez Pimkie, 235 chez Tuperware, 900 suppressions à la Société Générale (et fermeture de 300 agences) 910 prévisibles chez Ford à Blanquefort, etc…

L’avenir paraît moins réjouissant pour les personnels concernés !

La recette est vieille comme le monde : la prospérité de quelques uns se fait sur la sueur et la souffrance du plus grand nombre. La politique économique et sociale mise en œuvre par le gouvernement ne remettra bien en tendu rien en question, bien au contraire.
Les fermetures d’entreprises, les réductions d’effectifs, les délocalisations ainsi que le durcissement des conditions de travail, sont les conséquences de la course au profit.

La « sacro sainte » notion du coût du travail, qu’il faut incessamment envisager à la baisse, « propulse » le travailleur du privé, de moins en moins protégé par ce qu’il reste du code du travail, vers une précarité et une insécurité sociale permanente.

Lorsqu’on a déshabillé Pierre, il faut déshabiller Paul !

Autrement dit, la grande opération du nivellement par le bas, est entrain de se mettre en œuvre.

L’existence de 7 millions de travailleurs sous statut, échappant à la marchandisation, n’est tout simplement plus acceptable ni tolérable dans une économie mondialisée, organisée autour de la concurrence « libre et non faussée ».
L’aménagement équitable du territoire, le service rendu au moindre coût, l’égalité de traitement des citoyens et globalement l’intérêt général seraient des valeurs d’un autre temps, qu’il faudrait ranger dans l’armoire aux souvenirs !
Présentés comme rétrogrades, repliés sur leurs acquis et surtout privilégiés, les cheminots aujourd’hui, l’ensemble des fonctionnaires dans quelques semaines, sont clairement dans le collimateur du gouvernement en place.

Si l’on rajoute à cela le coût qu’ils représentent, dans notre pays où la dette publique est présentée comme un fardeau insupportable, alors oui c’est certain, le défi à relever pour contrarier un plan de désintégration massif de la fonction publique, est énorme.

Le conflit qui se prépare, n’est rien de moins que l’affrontement de deux conceptions de la société, « deux mondes » qu’un gouffre sépare : solidarité et concurrence, ne font pas bon ménage !

Le combat est incertain mais il n’est pas perdu d’avance, à condition d’y mettre toutes nos forces, ce qui induit forcément l’engagement de tous.

D’ici le 22 mars, il faut se retrousser sérieusement les manches !