La forte implication du président Macron dans la campagne européenne pour ne pas perdre "le leadership" politique national n’a pas eu les résultats escomptés, puisque la République en marche n’arrive pas en tête du scrutin.

En ce sens ces élections sont un échec pour « les marcheurs ».

Pour autant, partant du constat qu’en termes de pourcentage, la République en Marche confirmait ses résultats des présidentielles et s’en trouvait donc légitimée, Le gouvernement déclare qu’il poursuivra sa politique et même l’accélèrera.

En filigrane il faut comprendre que l’intense agitation sociale de ces derniers mois et les luttes qui se mènent sur des questions lourdes comme la santé, l’école, les services publics et autres ne sont pas de nature à infléchir la marche en avant gouvernementale.

Marche en avant confortée par les résultats électoraux d’hier, qui confirment l’éclatement, la décomposition et l’incapacité des partis politiques traditionnels « d’offrir » une alternance crédible au libéralisme macronien et au populisme d’extrême droite.

Dans ce contexte, les forces syndicales sont les seules à être en capacité d’organiser et de structurer la contestation.

Le gouvernement l’a d’ailleurs bien compris, pour preuves : les arrestations de plus en plus fréquentes de militants lors des manifestations et le durcissement législatif à l’encontre des enseignants dans la loi Blanquer et plus largement de l‘ensemble des fonctionnaires dans la loi de refondation des services publics.

Prenons bien conscience, que non seulement ces lois nous conduisent vers l’asservissement à la hiérarchie et qu’il en sera terminé de notre indépendance mais qu’au-delà de ça, il n’y aura plus aucun point d’appui pour l’ensemble des travailleurs de ce pays, pour envisager des reconquêtes sociales.

En sonnant le glas du statut des fonctionnaires, s’il y arrive(?), après avoir laminé le code du travail et le statut des cheminots, ce gouvernement aura mis au pas l’ensemble du monde du travail, avec la complicité plus ou moins dissimulée des puissances de l’argent qui le soutiennent.

Bien que partageant largement nos analyses, de trop nombreux collègues sont restés sourds aux appels à la mobilisation et c’est regrettable.

Nous ne sommes pas encore à l’heure du bilan de ce que nous avons perdu puisque rien n’est encore réellement perdu mais une chose est certaine, dans cette dernière ligne droite, il faut mettre de côté toutes les fausses bonnes raisons qui entravent ou amoindrissent l’action !

C’est maintenant que tout se joue !