Sommaire :

1 édito
2 Liens vers les tribunes signées Bernadette Groison pour la FSU dans les échos et dans Libération
3 Des collègues ulcérés écrivent à Nicolas Sarkozy suites à ses propos tenus lors d’une émission télévisée
4 Forum santé et protection sociale samedi 30 mars à Malemort
5 Communiqué de presse intersyndical sur les dépassements d’honoraires
6 en pièce jointe, un sondage du Mouvement de la Paix pour les présidentielles "Les français et les dépenses militaires"

1 Edito

Contrairement à d’autres syndicats, la FSU a fait le choix de ne pas décréter une pose revendicative durant les campagnes des présidentielles et des législatives, ni d’attendre la rentrée pour faire entendre sa voix et imposer d’autres choix pour l’Ecole, la Fonction Publique, la jeunesse et l’avenir de ce pays… Dès lors interroger l’ensemble des candidats à "l’investiture suprême" s’imposait tout comme s’imposait la parution de nombreuses tribunes dans la presse… que nous publions ci dessous (lettre aux candidats et liens vers les sites journalistiques)…
En effet comment se taire ou attendre tranquillement le verdict des urnes quand l’avenir de notre pays et de nos concitoyens, se joue sous nos yeux ! Comment se taire lorsque certains candidats ou leur entourage déversent leur haine de l’Autre, chaque jour, sur les ondes radiophoniques ou dans la lucarne cathodique, stigmatisant les différences au gré d’une actualité effroyable, utilisant démagogie et peur à de basses fins de récupération politique ! Comment se taire, enfin, quand tous les coups, mêmes les pires, sont permis dans cette lutte sans merci pour garder un pouvoir que le Peuple semble décidé à vous retirer !!
Nous l’avons déjà écrit, la FSU a fait l’accablant bilan des 5 années de Sarkozisme et a décidé de s’opposer à un nouveau mandat de la "majorité gouvernementale"…
La FSU s’engage partout où la défense des droits du citoyen est nécessaire. Sur Brive, membre du collectif de défense de l’hôpital public, elle appelle à participer au forum national de la santé et de la protection sociale. Une réunion se tiendra samedi après midi à la salle des châtaigniers à Malemort (voir point 4)…
La FSU s’est engagée à rendre publique les réponses des candidats.

JLP

Les Lilas le 26 mars 2012

Madame, Monsieur,

La FSU, organisation représentative dans la fonction publique, tient à vous faire part de son analyse de la situation sociale et des propositions syndicales qu’elle porte.Notre pays traverse une crise économique et sociale d’une grande ampleur. Les conséquences sont lourdes pour chacun des citoyens. Les inégalités se creusent, la pauvreté et la précarité se développent. Ainsi, la situation du logement se dégrade. Des millions de Français sont mal logés, les constructions de logements sociaux sont insuffisantes et les prix des loyers trop élevés.Cette situation est inacceptable d’autant que la France est un pays qui produit des richesses. Cette crise dépasse le cadre de nos frontières et nécessite des politiques européennes économiques et sociales convergentes. Pour la FSU, les nouveaux traités, qui sont par ailleurs le résultat d’un processus non démocratique, risquent de ralentir la croissance et d’aggraver la crise. La FSU demande qu’ils ne soient pas ratifiés.

L’Europe a besoin d’une nouvelle politique monétaire, économique et sociale créatrice d’emplois de qualité dans le cadre d’un écodéveloppement. En effet, cette période doit être l’occasion de donner aussi naissance à un autre système de production, respectueux de l’environnement et permettant d’enrayer la crise écologique actuelle.La sortie de crise ne peut pas se résumer à une recherche à court terme d’un équilibre financier. La question des déficits publics doit amener à penser une autre répartition des richesses produites. Pour la FSU, ceci nécessite notamment le développement des emplois, l’augmentation des salaires – et particulièrement des minima sociaux – et une relance de la consommation.

Cette politique passe par la mise en œuvre d’une réforme fiscale plus juste et plus équitable incluant la suppression des niches fiscales et sociales qui d’ailleurs sont jugées inefficientes par l’administration elle-même.

Pour lutter contre la crise, il faut également s’appuyer sur le développement des services publics et de la fonction publique. Ceux-ci, non seulement sont constitutifs de notre modèle social et jouent un rôle fondamental pour la cohésion sociale, mais ils sont indispensables pour lutter contre les inégalités et pour la justice sociale.

L’emploi est la première préoccupation des Français.

Nous connaissons aujourd’hui, les plus mauvais chiffres du chômage depuis 12 ans. Les jeunes sont particulièrement touchés – notamment ceux des quartiers défavorisés – ainsi que les femmes et les personnes de plus de 50 ans. Le chômage de longue durée s’enkyste, les emplois sont de plus en plus précaires, les stages non ou peu rémunérés comme les CDD et les temps partiels imposés se. développent. La situation est aggravée par la multiplication des plans sociaux et les destructions d’emplois.

Pour la FSU, le chômage est lié aux choix économiques et sociaux libéraux et non pas à un coût du travail trop élevé. C’est pourquoi elle refuse la TVA dite sociale instaurée par le gouvernement.

Aujourd’hui, moins d’un chômeur sur deux inscrit à Pôle emploi est indemnisé par l’UNEDIC. Nous demandons en conséquence la renégociation de la convention UNEDIC. La FSU revendique un plan d’urgence concernant l’ensemble des politiques de l’emploi et de la formation professionnelle. Elle propose que soit mis en place, de manière urgente, un système de sécurité professionnelle articulant emploi et formation pour les centaines de milliers de chômeurs de longue durée et de prévoir ensuite de l’élargir à tous. Pour faire face à l’accroissement du nombre de demandeurs d’emploi, la FSU demande que soient donnés à Pôle emploi tous les moyens nécessaires en personnels ainsi qu’à l’ensemble des composantes du service public de l’emploi.

Les dernières dispositions prises par le gouvernement concernant le système de santé constituent de nouvelles régressions du droit à la santé pour tous : déremboursements, nouvelles franchises, augmentation du forfait hospitalier, augmentation de la taxe complémentaire santé qui met en difficulté les mutuelles et, de fait, les salariés…sans que ne soient réglées pour autant par exemple la question des « déserts médicaux » ou encore celle des dépassements honoraires des médecins libéraux. Cette politique a pour conséquence une baisse de la part des soins et médicaments pris en charge par la sécurité sociale et une augmentation des coûts pour les citoyens entraînant des inégalités voire un renoncement aux soins. La prise en charge de la perte d’autonomie reste une question sociale majeure. Elle nécessite de traiter des volets comme l’organisation, le financement, l’emploi et les formations nécessaires. Pour la FSU, ces mesures doivent s’inscrire dans une prise en charge publique et solidaire et dans une gestion collective.

En ce qui concerne la question de la retraite, la FSU a porté l’exigence d’une réforme des retraites juste et efficace à long terme, contrairement à la réforme adoptée par le Parlement en 2010. Il faut engager une nouvelle réforme des retraites sur la base d’un bilan des précédentes réformes. La FSU rappelle son exigence d’un droit à la retraite à 60 ans à taux plein avec un taux de remplacement à 75%. Elle demande que soit assuré l’aménagement des fins de carrière. La situation des femmes qui subissent de lourdes inégalités en termes de niveau des pensions doit également être améliorée.

Les retraités subissent comme tous les citoyens, les effets de la crise actuelle. 10% des retraités sont en dessous du seuil de pauvreté. Il est urgent d’augmenter le niveau des pensions afin de permettre à chacun de vivre dignement. Des mesures urgentes de revalorisation doivent être prises pour les retraites les plus faibles. Il faut pour cela débattre des mécanismes actuels d’indexation des pensions pour assurer leur évolution comme celle des salaires et rattraper les pertes accumulées. Il est nécessaire d’améliorer l’accès de tous aux soins et services de proximité de qualité.

Il reste un long chemin à parcourir pour passer des droits inscrits dans la loi à leur application concernant l’égalité hommes/femmes notamment dans le monde du travail :salaires inégaux, temps partiels imposés, précarité… Dans la fonction publique, les femmes représentent 60% de l’effectif total et si le statut protège mieux des inégalités de traitements entre les hommes et les femmes, celles-ci peuvent malgré tout aller jusqu’à une différence de l’ordre de 20%. Et les blocages sont encore nombreux pour arriver à un même déroulement des carrières et à un accès égal aux responsabilités. Dans le même temps, il faut poursuivre le travail sur la représentation des métiers et la place des femmes dans la société.

Face à certains discours régressifs, la FSU demande que soit réaffirmé qu’il appartient aux femmes de choisir leur vie. Il faut assurer l’accès à tous les droits pour toutes les femmes et notamment à celui à l’avortement. En ce sens la FSU demande le maintien et le développement des centres IVG.

La FSU affirme que la fonction publique joue un rôle indispensable pour favoriser la justice sociale, assurer les évolutions de notre société et l’avenir de son économie. Et ce d’autant plus en période de crise. En effet, les agents de la fonction publique de par leurs missions et leurs métiers sont en prise au quotidien avec la réalité sociale. D’ailleurs tous les observateurs avaient jugé en 2007 que les services publics jouaient un rôle d’amortisseur social face aux effets de la crise.

Pourtant, les services publics et la fonction publique ont été mis à mal ces dernières années. La réforme de l’État, et particulièrement la Révision générale des politiques publiques, a plus asphyxié l’ État qu’elle ne l’a modernisé.

La FSU estime qu’il faut considérer les services publics et la fonction publique non pas comme des obstacles – notamment financiers – mais comme des leviers essentiels pour l’avenir de notre société et donc comme des investissements.

Le XXIème siècle est un siècle de grandes mutations et de défis importants à relever qu’ils soient économiques, industriels, écologiques, culturels… Il est urgent d’intégrer et d’anticiper ces évolutions. Comment effectivement penser l’avenir de l’emploi dans les différents secteurs de la santé, de l’agriculture, du développement durable… sans développer notre recherche, sans améliorer notre formation ? Comment imaginer une société plus juste et plus solidaire sans développer et améliorer les services comme l’éducation, la justice, la culture, le sport ? C’est pourquoi la FSU demande notamment une loi d’orientation et de programmation pour l’éducation et l’abrogation de la loi LRU. Notre fédération est porteuse de propositions pour une transformation du système éducatif et de l’enseignement supérieur permettant d’assurer la réussite de tous les jeunes. La question de la formation des enseignants et des personnels est, en cela, centrale.

Dans quelques années, 30% de la population française aura plus de 65 ans. Comment, face à cette évolution démographique, ne pas anticiper par exemple la prise en charge de la perte d’autonomie ? Cette évolution démographique nous amène par exemple à proposer la création d’un service public d’aide à la personne. Les évolutions de notre société exigent un débat sur le rôle et les missions de l’État et donc sur l’organisation et le fonctionnement, le périmètre des services publics et de la fonction publique. Il faut également assurer l’égalité entre les territoires. La FSU demande un bilan des effets des différentes lois de décentralisation avant d’envisager une nouvelle étape de la décentralisation et la réalisation d’un bilan. Il faut aujourd’hui s’interroger sur la pertinence des différents niveaux de décisions et de compétences ainsi que sur la nécessaire régulation financière entre les territoires afin que l’égalité d’accès à des services de qualité soit une réalité pour tous les citoyens.

Les différentes politiques publiques mises en oeuvre (politique de la ville, logement, santé, éducation…) doivent être harmonisées et complémentaires pour être efficaces les unes et les autres. Enfin, la question de la place et du sens du travail traverse aujourd’hui notre société. Le secteur public n’est pas épargné, ni par ces interrogations, ni par la souffrance au travail pouvant aller parfois jusqu’au suicide. Les fonctionnaires ont aujourd’hui trop souvent le sentiment d’être empêchés d’exercer correctement leurs missions. Ce sentiment est renforcé par la dégradation bien réelle des conditions de travail mais aussi par le fait qu’ils n’ont jamais été consultés sur la restructuration des services et, par ailleurs, qu’ils ont été trop souvent stigmatisés.

La FSU accorde une grande importance à l’établissement d’un réel dialogue social. Signataire des « accords de Bercy », elle regrette que, par exemple en ce qui concerne l’amélioration des droits et des moyens aux organisations syndicales, on se soit éloigné de ces accords. Elle demande que le dialogue social respecte et prenne en compte la représentativité des organisations syndicales et que le chantier des droits et moyens soit réouvert.

Pour la fonction publique et ses agents, la FSU demande que soit, d’urgence, arrêtée la RGPP et qu’un bilan de ses conséquences sur les missions, les conditions de travail des personnels et les services rendus aux usagers soit établi. Une organisation conforme aux besoins de la population et aux missions des personnels doit être mise en place. Il faut stopper le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et engager les recrutements nécessaires.

Il convient de mettre fin au gel des salaires et leur revalorisation doit être entreprise par une reconstruction de la grille et la requalification des emplois. Il est nécessaire de conforter le statut de la fonction publique car il est une garantie d’équité aussi bien pour les personnels que pour les usagers. Il faut mettre un terme à la précarité dans la fonction publique.

Les conditions de travail doivent être améliorées. La formation initiale et continue des personnels doit être renforcée. La FSU demande que soit supprimée la journée de carence instaurée dans la fonction publique.

La FSU considère, en conséquence, que des ruptures fortes avec les choix politiques, économiques et sociaux faits ces dernières années sont indispensables et elle est porteuse de propositions alternatives sur chacun des secteurs où elle est en responsabilité dans la fonction publique de l’État et de la territoriale : éducation, emploi, justice, agriculture, culture, environnement, finances, recherche, enseignement supérieur, travail, éducation populaire, jeunesse et sports. Elle est disponible pour tout échange que vous jugeriez souhaitable et utile.

La FSU est attachée aux valeurs qui fondent notre société : l’égalité, la solidarité, la liberté, la laïcité. Elle est également soucieuse de la cohésion sociale et de la justice sociale. C’est pourquoi il est important aujourd’hui de chercher à rassembler les citoyens et non pas de les opposer les uns aux autres ou de stigmatiser des populations.

En ce qui concerne l’immigration, la FSU vous rappelle son exigence de régularisation de tous les sans papiers, de fermeture des centres de rétention et de liberté de circulation pour tous. Elle rappelle qu’aucun enfant sur le territoire français ne peut être exclu de l’éducation quelle que soit la situation de sa famille.

Jouer la confiance vis-à-vis des citoyens, rassembler autour d’espérances collectives, redonner aux agents des services publics les possibilités de bien faire leur travail…tels sont les éléments indispensables pour construire une société plus juste et plus solidaire.

Soyez enfin assuré(e) que la FSU portera une grande attention aux réponses que vous voudrez bien lui apporter et en informera ses syndiqués.

Je vous prie de croire,Madame, Monsieur, en l’expression des mes salutations respectueuses.

Bernadette Groison

Secrétaire Générale

2 Liens vers les tribunes signées Bernadette Groison pour la FSU dans les échos et dans Libération :

Deux tribunes sont parues ce jour :

la 1ère publiée ce matin dans "le cercle, les échos.fr" intitulée "Management contre Fonction Publique"

http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/social/relations-sociales/221144855/management-contre-fonction-publique

la 2nde parue cette après midi sur le site de Libération intitulée "Pour un nouveau pacte éducatif entre l’école et la société"

http://www.liberation.fr/societe/01012398370-pour-un-nouveau-pacte-educatif-entre-l-ecole-et-la-societe

3 Des collègues ulcérés écrivent à Nicolas sarkozy suites à ses propos tenus lors d’une emission télévisée

Emission télévisée : "Des paroles et des actes", France 2, du mardi 06 mars 2012, 20h35

Extrait ayant lieu à 1h11 d’émission.

"-" Question de David Pujadas : " (…), le statut de la fonction publique, est-ce que vous y touchez ?"

"-" Réponse de Nicolas Sarkozy : " Alors, le statut de la fonction publique, d’une manière générale, non. Mais j’ai fait une proposition pour les enseignants. Je ne comprends pas pourquoi les enseignants primaire, primaire et maternelle, ont vingt-six heures d’obligation de service par semaine. Les enseignants du collège et du lycée ont dix-huit heures d’obligation de service par semaine. Je souhaite que les enseignants du collège et du lycée puissent être à la disposition de leurs élèves pour aider les élèves qui n’arrivent pas à suivre en classe.

Aujourd’hui, des parents qui veulent avoir rendez-vous avec l’enseignant ne peuvent pas le faire. Pourquoi ? Parce que l’enseignant n’est pas présent dans l’établissement, sauf s’il est extrêmement dévoué, parce qu’une fois qu’on a rémunéré ses dix-huit heures de cours, il n’a aucune obligation de rester dans l’établissement.

Donc, dorénavant, les enseignants du secondaire travailleront huit heures de plus. On leur demandera de faire vingt et une heures de cours et les cinq heures supplémentaires, ils feront du dialogue, du soutien, de l’encadrement, de l’écoute pour des enfants qui, dans la classe, n’arrivent pas à suivre et grâce à cela, on pourra les payer 25% de plus. "

Nous, enseignants, sommes scandalisés des propos qui ont été tenus lors de l’émission télévisée "Des paroles et des actes" du mardi 06 mars 2012 par le Président de la République.

Au-delà d’une méconnaissance totale du travail effectif des enseignants du secondaire, ils révèlent un profond mépris de notre profession.

Il est inadmissible que de telles affirmations mensongères soient diffusées à une heure de grande audience sans réaction de notre part et sans qu’aucun droit de réponse ne nous soit accordé.

Il est inadmissible de laisser propager l’idée totalement erronée qu’au-delà de nos dix-huit heures d’obligation de service, nous ne sommes ni à la disposition de nos élèves, ni à celle de leurs parents.

Sans vouloir polémiquer sur la proposition de M. Sarkozy qui voudrait nous faire travailler 44% de notre temps de travail en plus, rémunéré 25%, nous sommes choqués de ses paroles et la motivation et l’enthousiasme sans cesse renouvelés qui nous animent et nous conduisent à ne jamais compter nos heures pour mener du mieux possible la mission de service public, qui nous a été confiée et que nous avons choisie, s’en trouvent profondément ébranlés.

Nous sommes consternés, effondrés, anéantis.

Gwladys, Marie, Sandrine, enseignantes du secondaire.

Réponse à M. Nicolas Sarkozy :

Monsieur le Président,

Je vous fais une lettre

Que vous lirez peut-être,

Si vous avez le temps.

L’autre soir je vous ai écouté

Dans une émission télévisée

Décrier notre métier,

Tenir des propos erronés.

Comment pourrais-je décrire fidèlement,

Ce que j’ai ressenti en cet instant ?

Quelques minutes devant mon écran

Ont suffi à mon anéantissement.

Je n’ai jamais compté mon temps,

Monsieur le Président,

Cela s’appelle la générosité,

Et il y en a, dans notre métier.

Il ne sont pas rares les plus dévoués,

Contrairement à ce que vous souhaitez faire penser,

Monsieur le Président.

Je consacre deux heures

Aux élèves en difficulté,

Je consacre trois heures,

A ceux qui ne parlent pas français,

Je n’ai jamais refusé de rencontrer

Un parent qui me le demandait.

Et quand je sors le soir

Il n’y a plus dans mon établissement,

Un seul enfant pour me dire au revoir.

Ce trimestre, j’ai corrigé 1800 copies,

Je suis venue tôt faire mes photocopies,

J’ai préparé mes cours assidûment, longuement

Sérieusement, consciencieusement.

Mon petit garçon n’a de cesse

De réclamer ma tendresse

Des week-ends durant,

Devant la porte du bureau

Où je m’enferme en travaillant.

Et puisqu’il faut compter,

Monsieur le Président,

Comme si l’école était une entreprise

Qui elle aussi connaît la crise,

Je travaille au bas mot

Quarante-cinq heures par semaine.

J’ai passé cinq ans à l’université

Pour me spécialiser,

Je ne peux pas enseigner,

Autre chose que ce pourquoi

La France m’a diplômée.

Faudra-t-il proposer des cours au rabais ?

N’est-ce pas cher payer,

Pour économiser ?

La France est bien abîmée,

Fallait-il en rajouter,

Humilier, désespérer,

Les Hussards des collèges et lycées ?

Et les parents, les enseignants diviser ?

Et si l’ennemi de la France

N’est pas la finance,

Pourquoi mettre au banc des stigmatisés

Les professeurs depuis cinq années ?

Est-ce donc là votre idée

De la justice et de l’équité ?

S’il faut économiser, Monsieur le Président,

Revoyez les salaires de nos dirigeants,

Vous êtes bon apôtre, Monsieur le Président,

Je vous ouvre ma porte, celle de l’école forte,

Vous avez la tête pleine,

De haine, de rancune et de données,

Nous avons l’âme pleine,

D’idéaux, de devoirs et de dignité.

4 Forum santé et protection sociale samedi 30 mars à Malemort

SAMEDI 31 MARS 2012 de 14h à 19h

MALEMORT-SUR-CORREZE – Salle des Châtaigniers

FORUM NATIONAL SANTÉ ET PROTECTION SOCIALE

Egalité, Proximité, Humanité

« Pour une santé et une protection sociale solidaires »

Les politiques d’austérité frappent durement la santé et la protection sociale. Près d’un tiers de nos concitoyens renoncent à se soigner en raison du coût toujours plus élevé des « restes à charge ». Dernier scandale en date, les CPAM annoncent leur intention de réclamer les arriérés de franchises médicales aux patients. Pour ceux qui sont atteints d’affection de longue durée, cela peut atteindre des centaines d’euros !

De plus en plus de territoires sont privés d’une couverture sanitaire suffisante en raison des fermetures de services publics hospitaliers, sous couvert de « fusions-restructurations » et de « partenariat public-privé » qui ne s’effectuent qu’au profit du privé, via les Agences régionales de santé (ARS), véritables bras armés du gouvernement. Les médecins de ville sont trop peu nombreux et les patients n’ont d’autre recours que de se rendre aux urgences, toujours saturées.

Tout le système de santé solidaire qui avait fait de la France le premier pays en matière d’accès aux soins est peu à peu grignoté par la mise en concurrence libre et non faussée des services de santé, en vertu des traités européens pourtant refusés par le peuple français en 2005.

Usagers, syndicats et professionnels de la santé résistent. Ces luttes, souvent victorieuses, toujours difficiles, appellent une perspective politique.

5 Communiqué de presse intersyndical sur les dépassements d’honoraires

Paris, le 22 mars 2012

COMMUNIQUE DE PRESSE

Dans un contexte d’aggravation du renoncement aux soins lié au désengagement de l’assurance maladie, les organisations syndicales de salariés et la Mutualité Française expriment leur désaccord avec les textes réglementaires publiés aujourd’hui et appellent le gouvernement à engager une action résolue contre les dépassements d’honoraires

A l’heure où les dépassements d’honoraires médicaux représentent un coût de 2,5 milliards d’euros, soit un doublement en euros constants en 20 ans et où le renoncement aux soins concerne plus de 20% de nos concitoyens, le gouvernement a clairement fait le choix de légitimer la logique inflationniste des dépassements d’honoraires.

Les organisations syndicales de salariés, CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, Force Ouvrière, FSU, UNSA et la Mutualité Française dénoncent cette dégradation générale et continue de l’accès aux soins.

Le renforcement de l’option de coordination aujourd’hui décidé par le Gouvernement n’est pas une solution au problème de la multiplication des dépassements. Ce dispositif va à l’encontre du but recherché car il n’intéresse pas les spécialistes qui pratiquent les dépassements d’honoraires les plus importants, tandis qu’il constitue un effet d’aubaine pour les autres.

Par ailleurs, en obligeant les organismes complémentaires à prendre en charge les dépassements d’honoraires le gouvernement aggrave les inégalités d’accès aux soins et fragilise à nouveau notre système de santé :

­ en renchérissant le montant des cotisations des complémentaires ;

­ en pénalisant davantage les personnes n’en bénéficiant pas.

Il est donc nécessaire, dans ce contexte, de privilégier :

­ un strict encadrement des dépassements d’honoraires comme première mesure d’urgence pour aller vers une réelle opposabilité des tarifs pratiqués par les professionnels de santé ;

­ l’ouverture immédiate de négociations avec l’ensemble des acteurs concernés pour fixer une juste rémunération des actes médicaux, condition à cette opposabilité afin de répondre avant tout à l’intérêt des patients.

Devant l’accroissement des difficultés d’accès aux soins, les organisations syndicales de salariés, CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, Force Ouvrière, FSU, UNSA et la Mutualité Française souhaitent agir pour la mise en œuvre de solutions conformes aux valeurs de solidarité et d’universalité de notre système de sécurité sociale et plus largement de protection sociale et appellent les candidats à la présidentielle à placer la santé et la sécurité sociale au cœur du débat public.