En déplacement à Biarritz dans les Pyrénées-Atlantiques, vendredi 17 mai 2019, le président de la République a estimé que le mouvement des Gilets jaunes n’avait "plus de débouché politique".

Après six mois de mobilisations qui ont fait trembler le gouvernement, l’épuisement des contestataires permet au président Macron de reprendre momentanément la main.

La stratégie gouvernementale a porté ses fruits mais pour autant, rien n’est réglé.
La vie de millions de français ne s’en trouvera pas améliorée même si quelques miettes ont été lâchées à la piétaille !

Le désespoir, L’écœurement, la rancune s’accumulent chez bon nombre de compatriotes et c’est prévisible, tôt ou tard, il y aura d’autres secousses sociales encore plus saignantes car de telles déclarations de notre président laissent des plaies à vifs : qu’elles soient physiques ou psychologiques.

A la violence sociale s’est rajoutée dans cette période, la violence des représailles.

Dans ce registre, ce gouvernement là encore ne s’est pas grandi en gazant, matraquant et tirant sans discernement.

S’il fallait bien répondre au désordre occasionné par quelques milliers de professionnels de la casse, de trop nombreux fonctionnaires de la police , dont la mission première devrait être d’assurer la sécurité des manifestants, se sont autorisés les pires débordements à leur encontre.

Des dizaines et des dizaines de vidéos attestent du zèle des forces de l’ordre.

Dans ce contexte, le président peut faire la leçon au pays autant qu’il le souhaite, il peut laisser entendre que le ministère de l’intérieur est préparé à toutes éventualités, il n’en demeure pas moins vrai, qu’à continuer de cajoler et protéger les plus puissants au détriment de l’intérêt général , il creuse davantage le fossé entre les citoyens et les politiques aux responsabilités..
Avec une défiance qui s’installe au détriment d’une confiance qui se délite, c’est toute l’organisation sociale et politique du pays qui se fragilise.

En faisant le choix de poursuivre son programme anti social dans un contexte tendu, le président assume et amplifie la fracture qu’il a créée entre la majeure partie de la population et son gouvernement.

C’est un pari à haut risque, qui en cas d’échec, nous prépare de sacrées turbulences…