Rapport d’activités 2006 / 2009 de la section départementale de la FSU Corrèze

Déjà 3 ans… Pour préparer ce rapport d’activités départementales, nous avons dû relire ce que nous avons écrit pendant ce laps de temps et… nous aurions pu en reprendre aisément les ¾ tant il nous semble que peu de choses ont évolué, sinon de façon très défavorable…
A l’évidence la grande évolution de cet « entre congrès » aura été l’accélération vertigineuse des attaques et mauvais coups multiples et répétés contre le peuple de notre pays. L’élection de Sarkozy à la présidence de la République en 2007 n’aura fait qu’accentuer la vitesse et la multiplicité de ces attaques, lui même se cachant derrière la légitimité des urnes. Il faudrait être partout et tout le temps ! Aucun pan de la société (enfin celle des « humbles ») n’est épargné, la crise économique étant venue, de surcroît, encore compliquer la situation en apportant en quelques mois un lot de misères, inégalé depuis des décennies.
Pourtant luttes il y a eu !
Combien de réunions préparatoires ? Combien de manifestations, dont 3 manifestations nationales, ont eu lieu entre nos deux congrès ? Combien de milliers de Km parcourus en voitures, en train, en bus, à pied ?
Nous nous sommes engagés partout où c’était possible : pour l’Ecole, pour les Services Publics, pour les retraites, les salaires, pour le droit à la santé pour tous. Nous avons été les premiers à organiser la riposte contre les franchises médicales. Seulement n’est-il pas désolant de lire, en décembre 2009, dans une lettre électronique, les explications de la MGEN envers ses adhérents qui se plaignent d’un remboursement incomplet des soins et des médicaments… Où étaient–ils en 2008 ? Qu’aurait-il fallu faire de plus pour qu’ils nous écoutent, nous entendent, nous comprennent et nous rejoignent ?

Recherchant constamment l’Unité à tous les niveaux, la FSU aura fortement pesé sur la mobilisation notamment dans l’Education, son secteur privilégié…
Le 20 janvier 2007, la FSU allait frapper les esprits et marquer le monde syndical en organisant seule une énorme manifestation nationale à Paris pour la défense de l’Ecole. Cette grande manifestation sera la première d’une longue série, engendrant d’ailleurs deux autres manifestations nationales, celles-là unitaires, le 18 mai et le 19 octobre 2008. Lors de cette dernière, la FSU Limousin réussira l’exploit d’affréter un train spécial ; notre section départementale emmenant, quant à elle, plus de 100 manifestants à la capitale.

Durant ces 3 années, la FSU va combattre sur tous les fronts, celui de l’Education, de la maternelle (souvenez-vous des couches culottes !) à l’Université (loi LRU, formation des enseignants), celui des Services Publics (défense des statuts, salaires, retraites…), de la Paix (au sein du Collectif Planète Paix 19) et, bien entendu, au sein de l’interprofessionnelle où naquit une exceptionnelle, mais trop courte, unité syndicale. Les formidables actions du printemps 2009 auront fait naître beaucoup d’espoir… Hélas, nous n’avons pas su, pas pu trouver une stratégie permettant de maintenir cette forte mobilisation (plus de 30 000 Corréziens dans les rues le 19 mars et sans doute près des 80 000 en globalité)… ce qui entraîna renoncements des uns et résignation des autres aboutissant à la situation de ce dernier trimestre où seules 2 organisations syndicales ont répondu favorablement à notre appel unitaire à l’action.

Pouvions- nous l’éviter où était-ce prévisible ?

Lors de ces 3 années, les gouvernements successifs manœuvreront habilement en signant des accords minoritaires avec nombre d’organisations syndicales, souvent aux abois après des résultats négatifs lors des différentes élections paritaires ou professionnelles…

Que ce soit dans l’Education, que ce soit dans la Fonction Publique ou même au niveau de l’interpro, à chaque fois le même piège se refermera sur nous. Profitant de la discorde syndicale ainsi engendrée, la majorité présidentielle fera voter des textes de lois réactionnaires dont celui sur la mobilité dans la FP, mais également RGPP ou REATE. Des milliers de fonctionnaires vont en subir les conséquences dans les mois et années à venir… mobilité forcée, nouvelle gestion managériale, précarité, changements d’affectation et de métiers, voire licenciements ont été ainsi légalisés…

Les accords salariaux « à la découpe » en sont un autre exemple. Comble de l’ironie, dans cette immense foire d’empoigne, n’avons nous pas vu des syndicats brader ou échanger des postes contre des promesses d’augmentation de salaires ou primes en tout genre dont la fameuse prime de fonction et de résultats (PFR)…

Quelques raisons d’espérer et perspectives :

Eclaircie dans ce marasme, l’unité syndicale (elle existe sur certains points) a permis de porter un coup aux assurances privées qui avaient jeté leur dévolu sur le système de protection sociale de la Fonction Publique. Ainsi dans l’Education Nationale, la MGEN a pu conserver son référencement en restant seule maîtresse de la gestion de l’assurance maladie…

Autre lutte : de très âpres négociations sur la santé au travail ont pu enfin aboutir et la FSU vient d’apposer sa signature au bas du document final ce qui devrait permettre, nous l’espérons, de belles avancées dans ce domaine…

Pourtant, les luttes à venir s’annoncent toutes aussi importantes, dures, complexes et difficiles.
Le dossier retraite va revenir sur la table des négociations courant 2010 et nous devrons de nouveau affronter l’intransigeance du gouvernement, du MEDEF et sans doute malheureusement de … certaines organisations syndicales.

La précarité va s’installer durablement dans la Fonction Publique et notamment dans l’Education Nationale, d’autant que les suppressions de postes semblent vouloir continuer voire s’intensifier… Lorsque les besoins se feront trop criants, la nouvelle loi sur la mobilité permettra à l’Etat d’embaucher des cohortes de personnels sous statuts précaires…

La formation des enseignants (l’absence de formation) et la réforme des lycées vont être des motifs récurrents de mobilisation dans les jours ou semaines à venir.

Le pouvoir d’achat et les salaires semblent être la principale préoccupation de nos concitoyens. Il nous faudra utiliser cette donnée pour mettre en mouvement les salariés…

La défense des Services Publics va également occuper notre future activité syndicale. Déjà engagée dans le Comité Départemental de Défense de La Poste dont la FSU 19 est un élément important, puis dans la coordination de défense de l’Hôpital Public de Brive, la FSU 19 a décidé d’être un des éléments refondateurs et moteurs du comité départemental de défense des Services Publics. Au plus vite nous devons inviter, les organisations syndicales, les partis politiques et les associations désireux d’œuvrer ensemble à des Etats Généraux et à l’organisation d’une grande manifestation nationale qui pourrait avoir lieu en automne. Pour cela nous pourrons nous appuyer sur le sondage introductif des Assises des Territoires Ruraux qui montrait que plus de 70 % de nos concitoyens trouvent nos Services Publics performants et y sont attachés…

Vie Fédérale :

1- Syndicalisation :

16 syndicats sur les 24 que compte notre Fédération sont représentés en Corrèze et ceci dans les 3 fonctions publiques. Les effectifs ont en moyenne stagné… La crise, qui traverse actuellement l’ensemble du monde syndical, n’épargne malheureusement pas notre Fédération et ses syndicats. Le phénomène d’érosion observé dans certains syndicats a été compensé par le gain en syndiqué(e)s des autres… Le fait est de constater que malgré les appels nombreux et successifs à syndicalisation, malgré notre audience grandissante en terme de représentation paritaire et donc de reconnaissance de la profession, malgré le coût minime (dû aux 66 % de dégrèvement fiscal) des cotisations, nous sommes dans l’incapacité d’amener massivement nos collègues à se syndiquer. Défiance envers les syndicats ? Eparpillement syndical ? Difficultés à faire l’unité sur des points essentiels ? Repli sur soi ? Sans doute un mélange de toutes ces questions, mais le constat est là, le taux de syndicalisation en France est un des plus bas d’Europe… On peut modérer ce constat par le fait que nous n’avons (normalement) plus de « syndicats maison » ou de syndicalisation obligatoire…

Ce vaste chantier reste largement ouvert pour le futur.

2- Elections et paritarisme :

Alors que le gouvernement s’attaque constamment au paritarisme, les taux de participation et les résultats des élections professionnelles dans nos domaines continuent à prouver le très fort attachement de nos collègues à cet outil républicain…

Nous continuons de penser que le mode de scrutin imposé notamment dans le 1er degré ne favorise pourtant pas la participation. Les récentes études ministérielles en direction d’un vote électronique ne sont pas faites pour nous rassurer…

Pour en revenir aux élections de décembre 2008, la forte progression du SNUipp et du SNUEP dans notre département, ainsi que l’excellente tenue des listes du SNES et du SNEP qui maintiennent leur statut largement majoritaire ont permis l’obtention d’un 6ème siège en CTP pour la FSU 19, lui donnant ainsi la majorité absolue dans cette instance… Dès lors nous espérons gagner également un siège supplémentaire en CDEN au renouvellement de septembre 2010…
De même la liste fédérale (UNATOS, SNETAP, SNUCLIAS) a effectué une entrée fracassante au Conseil Régional suite aux votes pour les CAP / CTP. Notre regret aura été de ne pouvoir présenter de listes aux élections du Conseil Général.

3- Les Instances Fédérales :
Le Conseil Délibératif Fédéral Départemental se réunit en moyenne 4 fois dans l’année, dont au moins une fois tous les 2 ans en Haute Corrèze, avec une meilleure participation de ses membres par rapport au constat négatif que nous avions pointé lors du dernier congrès… dans certains départements le CDFD ne se réunit même plus…
Le Secrétariat Fédéral se tient également beaucoup plus souvent. La convivialité qui y règne a permis de souder réellement l’équipe qui a été très sollicitée par la multitude de réunions en tous genres auxquelles elle a été conviée…

Le SD a participé activement à des dizaines de réunions intersyndicales éducation, services publics, interpro, rencontres avec les autorités… Il a su s’y faire entendre et a toujours été un élément fédérateur. C’est également lors de ces intersyndicales et ces audiences que nous pouvons mesurer le poids réel de la FSU qui va grandissant.
En 2008 / 2009 nous avons également visité un grand nombre d’établissements. Les échanges avec les collègues ont été fructueux. Nous avons pu regretter que le fédéralisme ne soit pas encore entré dans les mœurs… Lors de ces visites nous aurions souhaité rencontrer les non-enseignants qui sont toujours les grands absents de ces rendez-vous…

Autre problème qui est apparu, c’est la difficulté à poser les heures syndicales sur le temps de travail, ce qui ne nous facilite guère la tâche…

La section départementale a également organisé au moins 2 stages syndicaux par an (ce qui nous situe dans la partie haute du tableau au niveau national), notamment des stages de préparation à la retraite très prisés par les participant(e)s, ainsi que des stages sur le fédéralisme qui ont eu eux, plus ou moins de succès… Toutefois nous regrettons de ne pas pouvoir compter sur les intervenants nationaux chaque fois que nous le désirons… C’est loin la Corrèze !!!

Néanmoins persuadés que c’est un lien important de réflexion avec les syndiqué(e)s et la profession nous poursuivrons également cet engagement.

Notre organisation des manifestations a également beaucoup évolué et les cortèges FSU passent moins inaperçus… des progrès dans l’animation de ces manifestations restent encore à faire, mais pour cela le secrétariat a et aura besoin de renforts…

Lors de notre dernier congrès nous avions déploré le mauvais fonctionnement ou l’absence de fonctionnement du Conseil Fédéral Régional. Le nombre de sollicitations départementales ou nationales, les déplacements sur Limoges, le peu d’investissement de nombre de syndicats nationaux dans cet organe en sont sans doute une cause. Une autre étant que cet outil n’a ni les moyens ni sa « place » pour fonctionner. Nous l’avions déjà dénoncé à sa mise en place et nous ne pouvons que constater que nous avions sans doute raison…

Nous soulignerons que depuis 2 ans c’est la section départementale de la Corrèze qui représente les 3 sections départementales du Limousin dans l’instance dirigeante de la Fédération : le Conseil Délibératif Fédéral National.

4- La Section Fédérale des Retraités :
Etant une des premières à se mettre en place, la SFR 19 a pris de l’ampleur et participe activement à toutes les actions des retraités ainsi que des actifs… Sa très active équipe dirigeante apporte également un énorme soutien au Secrétariat Fédéral, une place étant d’ailleurs réservée pour un de ses membres en son sein.

Le dynamisme de la section lui a permis, entre autres, d’imposer le sigle U (toujours non reconnu nationalement) dans les instances syndicales de retraités de notre département et d’obtenir le droit pour la FSU de siéger au CODERPA (Comité Départemental des Retraités et Personnes Agées) de la Corrèze.

Tout en revendiquant leur indépendance, nos camarades restent, néanmoins, les chevilles ouvrières de la FGR (dont nous imprimons d’ailleurs le bulletin.).

5- « Pour » en Corrèze :
4 à 5 fois par an , notre journal est imprimé à 1300 exemplaires. Nous avons de plus en plus de soucis avec notre diffuseur, La Poste, qui, sans cesse, augmente ses tarifs tout en nous obligeant à un « empaquetage » aussi onéreux qu’anti-écologique. De plus, les intérimaires, de plus en plus nombreux dans le service public postal ne sont pas toujours au fait de ce mode de distribution et il est courant qu’un ou plusieurs de nos abonnés retrouvent un paquet de 50 exemplaires dans leur boîte à lettres. Nous conseillons alors à celles et ceux qui pensent à nous prévenir de rapporter l’ensemble du paquet à la poste la plus proche lorsqu’il y en a encore une !!!

Pour l’impression de nos tracts et nos journaux, nous venons de nous équiper d’un matériel de reproduction neuf et performant .

Pour conclure ce rapport d’activités départementales, nous estimons que nous aurions tort de ne pas être fiers du travail effectué. Ce n’est surtout pas de l’autosatisfaction mais un constat. L’équipe qui repartira pour 3 ans pourra largement s’appuyer sur ces acquis dans la lourde tâche qui l’attend.

Nous souhaitons au SNUipp 19 tous nos vœux de réussite dans l’organisation du congrès national de son syndicat en juin 2010, auquel la FSU19 apportera tout le soutien nécessaire.

Nous terminerons, enfin, en saluant une nouvelle fois la mémoire de notre ami Nicolas qui nous a quitté prématurément cet automne.

Le 12 décembre 2009

Pour le secrétariat départemental

J-Louis Puydebois

Secrétaire départemental