INDECENCE

A deux ans de la fin de la seconde mandature du président Macron, le projet de budget proposé par son premier Ministre Bayrou porte en lui les stigmates d’une politique désastreuse qui a fait la part belle aux très grandes entreprises du CAC40 qui bon an  mal an distribuent entre 80 et 100 milliards d’euros par an à leurs actionnaires et aux plus fortunés qui ont vu leur revenu annuel moyen s’établir à plus d’un millions d’euros en 2022 pour 40700 d’entre eux.

S’il faut reconnaître une qualité à E. Macron, c’est bien la constance : Surnommé « Président des riches » en 2018 après avoir supprimé l’impôt sur la fortune ; « président des riches » il restera tant il s’évertue à faire perdurer les dispositifs et avantages pour contenter nos as de la finance et de l’entrepreneuriat !

Depuis l’alerte donnée par la cours des comptes en juillet 2024 sur l’état des finances de l’état et jusqu’à aujourd’hui, notre quotidien est bercée par des informations alarmantes sur l’endettement du pays.

Il est maintenant établi et admis qu’il va falloir rétablir les comptes publics dans les années à venir et le budget 2025 est la première potion amère à avaler : 60 milliards d’économies à réaliser dont 40 milliards de réductions de dépenses publiques et 20 milliards de recettes.

Une fois de plus et ce n’est pas une surprise les services publics déjà exsangues vont terriblement souffrir de cette répartition. Une dégradation généralisée des conditions de travail des personnels est inévitable, quant à la stagnation des rémunérations elle est déjà actée avec le gel du point d’indice. Le service rendu aux usagers suivra la même pente avec parfois des conséquences catastrophiques : on estime déjà par exemple entre 1500 et 2000 morts « évitables » pour cause de manque criant de moyens dans les services d’urgences et les dysfonctionnements du SAMU.

Côté recettes parmi toutes les mesures à mettre en œuvre, une a particulièrement attirée l’attention tant elle va à l’encontre de l’idéologie ambiante « en Macronie ». Le gouvernement a mis en place une contribution exceptionnelle sur le bénéfice des grandes entreprises : c’est dire si la situation est grave !

Et là, coup de sang de l’homme le plus riche de France (et parfois du monde selon la valeur de ses actions), le très discret Bernard Arnaud se fâche et menace de quitter le Pays.

Il n’en fera rien bien sûr, mais quelle indécence !

Lorsqu’il s’agit de faire collectivement des sacrifices, ses amis du MEDEF ne trouvent rien à redire pour imposer davantage les « riches retraités » dont les pensions excèdent 2000 euros mais des besoins de la nation, les grands patrons n’en ont cure !

En ramenant cette contribution exceptionnelle de deux ans à une pour sauver les apparences, François Bayrou a bien compris le message porté par le grand patronat : « faut pas toucher au grisbi » !

Et nous tous, avons bien compris qui commande dans le pays et qui sont les laquais.

Consternant !