Et maintenant?

Il nous appartiendra , après avoir pris un peu de recul, de faire collectivement à la rentrée un bilan

du mouvement social que nous venons de vivre.

A l’heure qu’il est, on ne mesure sans doute pas pleinement les portées multiples qu’il peut avoir

eu et aura, dans un sens et dans l’autre, avec ses avancées et ses limites, tant sur le plan syndical

que politique. Bilan indispensable pour que s’unissent les forces capables de créer les conditions

d’une alternance politique répondant à l’interêt général, en évitant la fuite en avant d’un repli

nationaliste et xénophobe.

Le temps presse: car si l’action d’E.Macron est quelque peu empêchée dans le domaine

parlementaire, il avance pourtant mine de rien chaque jour un peu plus. Le PFLSS ( projet de

financement de la sécurité sociale ) ne sera présenté qu’à l’automne, mais déjà le gouvernement

annonce de nouveaux reculs ( réduction des indemnités journalières, des remboursements dentaires,

etc.). Les dangers concernant la protection sociale complémentaire se confirment , rompant les

solidarités intergénérationnelles. Pour les retraités, cette PSC serait facultative; il faudrait choisir

entre conserver son contrat individuel ou adhérer au contrat collectif mais à prix d’or! ( jusqu’à

175% de la cotisation d’équilibre …). Dans tous les cas ce projet qui met en concurrence mutuelles

et sociétés d’assurance est un pas de plus vers une marchandisation de la santé.

Quant à la revalorisation dérisoire des pensions cette année ( 0,8% en janvier), il est clair qu’elle ne

peut compenser l’explosion des prix notamment dans l’alimentaire et l’énergie.

Le projet de loi annoncé par E.Macron « bien vieillir», est une provocation, alors qu’il a renoncé à

une loi « grand âge » et que le secteur de l’autonomie est au bord du gouffre. En Corrèze,

l’ADAPAC qui emploie quelques 250 personnes et compte 2300 bénéficiaires est menacée de

liquidation judiciaire.

Les actifs ne sont guère mieux lotis. Dans l’éducation nationale, les personnels sont confrontés à

une revalorisation en trompe l’oeil, avec un Pacte qui alourdit les conditions de travail,

et conduit à des emplois du temps fluctuants, avec une réforme de la voie professionnelle formatée

pour le patronat au détriment du rôle éducatif de l’école.

Quant aux mesures sur les questions environnementales, qui impactent de plus en plus notre

quotidien elles sont ô combien insuffisantes, alors que tous les voyants sont au rouge.

Tout cela, toutes les manœuvres parlementaires pour saper la confiance dans notre système

démocratique, alimentent une forme de désespoir social, terreau privilégié de l’extrême droite,

alors qu’elle est l’ennemi même de la démocratie et de l’interêt général.

Le mondes des possibles reste ouvert. A nous de réagir tant qu’il est temps .

Bonnes vacances à toutes et tous.