Les résultats de l’étude PIRLS sont préoccupants pour l’école française*. Directement impliqué dans les politiques éducatives évaluées par cette étude, notamment les programmes de 2008, Jean-Michel Blanquer fait un diagnostic qui passe totalement à côté des enjeux. Pour remédier aux difficultés de compréhension en lecture, les propositions qui consistent à préconiser une dictée quotidienne, de la lecture à haute voix, à suggérer une kyrielle d’évaluations, à imposer une méthode ou un manuel “magique” et neuf heures de formation annuelles consacrées à la lecture ne répondent en rien au défi posé.

Pour le SNUipp-FSU, cette réponse du ministre est hors-sujet. L’étude Pirls, qui souligne la difficulté des élèves français dans la compréhension fine des textes et non dans les activités de déchiffrage, invite au contraire à dépasser les querelles de méthodes et les visions simplistes, pour mieux outiller les enseignantes et les enseignants en développant notamment une formation continue de qualité qui croise leur expertise à l’ensemble de la recherche.

Pour sortir d’une spirale négative réactivée à chaque nouveau rapport ou évaluation internationale, pour s’attaquer aux inégalités scolaires et permettre à tous les élèves de réussir, il est plus que temps d’investir massivement dans l’école, à la même hauteur que les pays comparables qui réussissent mieux que nous. Cela permettrait d’alléger les effectifs de toutes les classes, de développer les dispositifs d’aide aux élèves en difficulté, de remettre en place une véritable formation continue… Et il faut, plus largement, engager des politiques fortes s’attaquant aux inégalités.

Il faut préserver l’école des polémiques, assurer une continuité des politiques éducatives, conforter et accompagner les enseignantes et enseignants qui agissent au quotidien pour bâtir une école permettant de faire réussir tous les élèves.


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