[…] Le Front populaire a été une expérience historique fondamentale. Les conventions collectives et l’organisation des rapports de force dans la négociation salariale se sont faites à ce moment-là : ça s’est construit pendant le Front populaire dans des accords de branches et dans des négociations nationales. Aujourd’hui, on nous présente comme une nouveauté de revenir à une négociation au niveau de chaque entreprise où le salarié est démuni et seul face à l’entrepreneur. C’était la situation avant 1936.

Souvent les jeunes pensent qu’au moment du Front populaire, c’était facile et qu’aujourd’hui c’est beaucoup plus difficile. Il […] faut se méfier de ce qui pourrait embellir les choses. Le Front populaire se situe dans la montée du fascisme en Allemagne, du fascisme en Italie, de la crise économique, de la xénophobie, de la haine de l’étranger, du refus et de la privation du travail (on a reconduit aux frontières 500 000 ouvriers étrangers entre 1930 et 1934). C’est aussi une guerre civile internationale avec ce qui se passe en Espagne à partir de 1936. Le Front populaire ne se développe pas dans une France apaisée.

Le Front populaire a été un moment d’euphorie du monde ouvrier qui a lutté et qui a gagné. Il ne suffit pas de lutter pour gagner. Mais quand on lutte et qu’on gagne, ça a des effets inattendus et collectifs. […] Dans un contexte international compliqué, la gauche au pouvoir en France déçoit son électorat. Ca a commencé comme cela. Toute allusion à une période contemporaine est complètement justifiée, dans bien entendu un contexte différent. […]

Serge Wolikow

En 1936, ils et elles ont gagné :

"-" le droit syndical

"-" une hausse des salaires (12% en moyenne)

"-" les premiers congés payés

"-" la semaine de travail est passée de 48 à 40h

"-" la retraite pour les mineurs

"-" une loi sur les allocations chômage

"-" une vague de nationalisation (SNCF en 1937)

"-"

En 2016 : ensemble exigeons la rupture avec les politiques néolibérales :

"-" Il faut revaloriser le travail car c’est la source de la richesse des nations : reconnaissance du travail réel, amélioration des conditions de travail, hausse des bas salaires, reconversion des productions, contrôle des salariés sur la gestion de leurs entreprises.

"-" Il faut relocaliser les activités pour sauvegarder les emplois et reconstruire une économie fondée sur les relations de proximité.

"-" Il faut mettre la finance au service de la société et de la transition énergétique pour financer des investissements créateurs d’emplois et construire une économie décarbonée.

Notre mouvement social et syndical contre la loi Travail doit stopper l’engrenage de destruction des droits que nous impose l’oligarchie. Avec "Nuit debout !" des nouvelles formes de luttes, de nouvelles solidarités intercatégorielles et intergénérationnelles peuvent s’inventer et converger.

Exigeons ensemble l’emploi et le travail que nous voulons.

Brive Hall Delattre de Tassigny (marché couvert à côté de la grande poste) 10 heures

Tulle Salle Maryland à 10 heures